Le 30 novembre 1972 paraît dans Le Journal de la Marine Marchande un article intitulé « Un premier contact à 9 sur une politique commune portuaire ». Prémices des paquets portuaires que la Commission a tenté de mettre en place au cours des dernières? En fait, cette réunion s’est déroulée en présence de représentants de dix-huit ports des neufs pays. « Cette réunion – la première du genre depuis la mise en place du Traité de Rome – a été l’occasion, pour les directeurs des ports européens, de mettre en commun leurs points de vue sur l’élaboration d’une politique commune dans le cadre des neufs », indique Le Journal de la Marine Marchande. Autour de la table, des représentants des ports de Londres, Liverpool, Clyde, Marseille, Le Havre, Dunkerque, Bordeaux, Trieste, Venise, Gênes, Hambourg Bremerhaven, Rotterdam, Amsterdam, Anvers, Gand, Dublin et Copenhague ont pu débattre. Dès l’ouverture de la réunion, le représentant de la commission chargé de ces questions, m.À. Coppé, a proposé d’institutionnaliser ces réunions. Une proposition reçue avec scepticisme par les participants qui préfèrent des réunions informelles. Cette première réunion a permis d’aborder plusieurs sujets, qui reviennent encore actuellement. En premier lieu, les problèmes liés à la distorsion de concurrence entre les modes de transport terrestre et maritime ont largement occupé le débat. Ensuite, la clarification des structures de transport, à savoir la transparence dans les tarifs et l’harmonisation des statistiques des ports est venue s’imposer sur la table. Cette réunion n’a pu faire l’impasse sur les problèmes sociaux. « Les participants ont débattu des conditions de travail dans les ports qui pourraient faire l’objet d’un statut commun au niveau des neufs », souligne l’édition du Journal de la Marine Marchande du 30 novembre 1972. Les représentants se sont également mis d’accord sur la nécessité d’échange des informations sur les problèmes communs à tous les ports.
« On ne peut, malheureusement, voir dans ce succès un engagement vers la création d’une véritable Europe des ports, mais c’est malgré tout un premier pas sur un long et difficile chemin à parcourir. Les représentants jouent plutôt la carte de la rivalité que celle de la Communauté européenne portuaire. Mais, en acceptant l’invitation, ils ont malgré tout prouvé qu’ils étaient favorables à une certaine coopération. » Une démarche qui a achoppé au cours de ces quatre décennies. Déjà en 1972, Le Journal de la Marine Marchande conclut sur la difficulté de cet exercice de coopération. « Il est vraisemblable que dans ces conditions, au niveau des neufs, on s’attaquera plutôt à éliminer certaines disparités techniques (tarifs, statistiques, taxes) avant de mettre en place les bases d’une grande politique communautaire. » Quarante ans plus tard, certaines « disparités techniques » demeurent.