Si, le 4 février, plusieurs centaines de personnes ont organisé une manifestation de soutien aux ouvriers de la Sobrena, la date clé a bien été le 6 février, date limite du dépôt des candidatures pour les éventuels repreneurs à la plus importante entreprise de réparation navale civile lourde de France, aujourd’hui en redressement judiciaire. Les semaines précédentes, quatre sociétés sont venues inspecter les infrastructures et rencontrer les employés et la CCI de Brest, gérante de l’outil. L’Américain Gibdock (qui emploie 200 personnes à Gibraltar), le groupe français de travaux publics Eiffage (qui gère déjà la forme de radoub de Saint-Nazaire), le groupe hollandais Damen (un des spécialistes mondiaux de la construction navale) et l’Italien Palumbo (qui gère déjà trois chantiers de construction et de réparation en Italie).
Sur ces quatre candidats potentiels à la reprise, trois seulement ont déposé leur offre auprès des administrateurs judiciaires nommés il y a quelques mois: Gibdock, Eiffage et Damen. Du solide apparemment, même si les délégués syndicaux se montrent prudents: « Nous avons besoin de prendre des assurances quant au repreneur éventuel, commentent-ils. Et tout ça nécessite un temps d’examen et de réflexion. Il nous faut aussi un engagement de l’État qui garantisse le projet de reprise. » De leur côté, les éventuels repreneurs estiment que certains accords d’entreprise devront être revus pour assurer la viabilité du site. Ce sera tout l’enjeu des discussions qui vont démarrer et durer deux à trois semaines.