La sortie de crise est à ranger au rayon des espoirs, entre fantasmes et désirs. Une crise qui distille au goutte-à-goutte et au gré des secteurs économiques ses effets dévastateurs. Elle demeure, ancrée dans l’économie mondiale comme un navire dans un port dont le personnel n’a pas été payé depuis des mois. Le commerce mondial se tasse et le transport maritime semble prendre l’eau. Le Baltic Dry Index a sombré, en février, avec un taux au plus bas sur les 36 derniers mois. La brèche pour le vrac sec est ouverte. Pour tenter de sauver sa marine marchande, la Chine invente des réglementations qui, sous couvert de sécurité, limitent l’accès de navires étrangers dans ses ports. Dans la conteneurisation, si les trafics portuaires enregistrent encore des progressions, les armateurs ont tiré les prix si bas qu’ils frôlent le dumping. Et que dire du pétrole qui subi les effets d’une géopolitique tendue? Comme à chaque fois, la crise suscite des alliances, des rapprochements, des fusions et des rachats. La réorganisation des lignes entre CMA CGM et MSC, la nouvelle donne de Mærsk Line et la création de l’Alliance G6 pourrait bien être le tocsin des armateurs plus modestes. Dans le pétrole, les armateurs redécouvrent les vertus des « pools ». La sortie est certainement à trouver dans une restructuration, une nouvelle organisation, voire, bien plus, la reprise d’une réflexion concertée à l’échelle mondiale. Que dis-je? Cela s’appelle des ententes et nous risquons les foudres de la Commission européenne et de certains donneurs d’ordre. Il est vrai que les ententes, en période de crise, retrouvent des vertus au grand dam des « ayatollahs » de l’ultralibéralisme.
Édito
S’entendre
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