Le 26 janvier, le préfet de la Région a suivi l’avis du commissaire enquêteur sur l’implantation d’une plate-forme conteneurs sur le site de Mondeville, dans la circonscription portuaire de Caen. Une décision que le préfet de la région a confirmée aux élus et à la direction de Ports normands associés (PNA) lors d’une nouvelle réunion qui s’est déroulée dans les bureaux de la préfecture le 7 février. Le projet, porté par PNA et des élus de la région, prévoit la création d’un terminal à conteneurs d’une capacité de 1 500 EVP en liaison directe avec les terminaux de Port 2 000. En raison de l’extension du port, PNA a dû mettre en place une enquête publique, conformément à la loi sur l’eau. Le commissaire enquêteur a finalement donné un avis négatif. Si Laurent Beauvais, président de la Région Basse Normandie, a défendu ce projet, il n’a pas toujours été suivi par ses confrères régionaux et locaux. Les plus grandes craintes sont intervenues de la part des habitants d’Hérouville, situés sur la rive opposée à ce terminal. « Nous avons suivi les réunions et apporté des réponses aux préoccupations des habitants concernés », nous a confié Jean-Michel Sévin, directeur de PNA. Ce projet de plate-forme doit s’articuler avec une navette fluvio-maritime reliée aux terminaux havrais à raison de trois escales par semaine. Pour PNA, ces liaisons doivent s’entendre au même titre qu’une liaison fluviale ou ferroviaire entre deux ports et surtout pas comme un « feedering » vers un autre port. « Si le port de Caen ne peut pas répondre aux besoins de ses industriels de proximité, il ne joue pas son rôle économique ni celui d’aménageur de territoire », souligne Jean-Michel Sévin. PNA a identifié un trafic d’environ 42 000 boîtes par an avec un point d’équilibre financier du terminal à 15 000 conteneurs. Il a déjà pris des contacts avec les opérateurs privés pour imaginer la configuration du terminal. Le tour de table comprend la CFT, Logiseine, la Chambre de commerce et d’industrie, Terminaux de Normandie et la Sogena (manutentionnaire caennais).
Trouver une alternative à ce projet
La décision du préfet a mis à mal ce projet. « Nous voudrions trouver une solution pour démarrer cette année », confie Jean-Michel Sévin, malgré les décisions récentes du préfet. En attendant, les conteneurs destinés au marché caennais empruntent toujours la route. Dans l’entourage du dossier, il ressort que la décision de ce nouveau terminal est apparue à un moment difficile de la vie économique et politique française, quelques mois avant des élections présidentielle et législative. Pour les habitants de Hérouville, il existe d’autres possibilités d’implantation de ce terminal sur le port. Une possibilité réalisable avec une reconfiguration de l’ensemble des terminaux du port. Le dossier n’est pas enterré, assure la direction de PNA, il cherche de nouvelles alternatives, voire une solution politique.