Le C8A a été testé durant plusieurs mois sur le Mærsk-Bali de 3 078 EVP afin de vérifier qu’il répondait bien aux exigences en matière de sécurité et d’efficacité. En 2011, Mærsk et Cargotec ont signé un contrat portant sur la livraison de 1,6 millions de twistlocks de ce type durant les trois prochaines années. Ils équiperont les 38 porte-conteneurs en commande en Corée du Sud: 22 ont 4 500 EVP de capacité et 16, 7 450 EVP. Quatorze porte-conteneurs en exploitation verront leurs twistlocks semi-automatiques remplacés par les C8A. Environ 270 000 pièces ont été livrées l’année dernière. Le contrat comprend aussi la formation des équipages et des dockers ainsi que la mise à jour de manuels de saisissage des conteneurs. La précision qu’apporte Cargotec sur la taille des porte-conteneurs qui seront équipés de ces technologies innovantes peut intriguer: faut-il comprendre que les très grandes unités, celles qui ont la plus forte probabilité de subir un roulis paramétrique, n’en seront pas équipées? Interrogé par écrit à ce sujet, Cargotec n’a pas répondu avant le bouclage de la présente édition.
Désarrimage partiel de la pontée du CMA-CGM-Otello: les twistlocks automatiques mis en cause
Le 17 février 2006, le navire français CMA-CGM-Otello perd 50x40’. Dans son rapport publié plus de 18 mois plus tard, le BEAmer estime que les twistlocks automatiques présentent « plusieurs inconvénients »: l’usure ou la déformation des pièces du verrou peuvent ajouter du jeu dans les pièces de coin, jeu qui peut s’aggraver « dangereusement » au gré des mouvements de plate-forme. Le BEAmer note également que « ces verrous, une fois à poste, ne se voient pas, qu’ils soient ou non en place. On observe souvent la chute de verrous (de type) TA, mal positionnés par les dockers. Enfin, le déchargement est lui aussi automatique. On constate qu’il suffit d’une traction du palonnier à peine supérieure à celle à exercer pour le levage, pour dégager la “pièce biseautée” [celle qui verrouille], ce qui peut donc se produire sous l’effet des accélérations transversales, voire des vibrations […] pour désengager les verrous T4. » Le BEAmer constate que CMA CGM a remplacé tous les verrous automatiques par des semi-automatiques, « en fait des manuels ». Interrogée sur le C8A, la compagnie française répond que « l’introduction sur le marché d’un twistlock 100 % automatique fiable et durable sera un vrai progrès pour l’industrie car permettra à la fois un gain de temps en manutention, mais surtout une amélioration sensible de la sécurité des personnels dockers et navigants sur les navires. Nous suivons les développements de Cargotec avec intérêt et prudence ».