Le développement portuaire passe par l’adhésion des employés

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Le port a anticipé la réforme portuaire, au point que son nouvel organigramme a été en place le 3 mai. Les différentes directions ont été remaniées et rebaptisées. Celle qui a le plus bougé est celle des opérations portuaires, devenue direction des infrastructures. Trente-sept personnes, grutiers, électriciens, personnes chargées du nettoiement et de la maintenance, l’ont quittée et sont désormais employées par les entreprises de manutention. La direction ne s’occupe donc plus de déchargement, et pour cause, mais elle conserve encore le pôle de réparation navale. « Nous sommes ainsi recentrés sur le cœur de notre métier, c’est-à-dire les infrastructures », se réjouit Nicolas Gauthier le directeur du Grand port maritime, « alors qu’avant, nous étions aussi mobilisés par l’exploitation ».

Cette direction regroupe trois services, nouvellement apparus dans l’organigramme: celui de l’ingénierie, très occupé aujourd’hui par les nombreux chantiers en cours ou prévus sur le port; celui des accès maritimes et des infrastructures terrestres, le Samit; et celui des infrastructures portuaires et ferroviaires, le Sipf. Ensemble, ils assurent le suivi et l’entretien des infrastructures. « Nous avons un gros chantier ferroviaire, rappelle Nicolas Gauthier, sur lequel nous développons à la fois l’infrastructure et le trafic. »

104 employés, des statuts différents

Pour les autres services, leur réorganisation s’est faite indépendamment de la réforme. Une direction de la relation client a été créée. « Auparavant, nous avions une direction commerciale plus classique. Nous vendions des grues. Aujourd’hui, nous sommes moins dans la démarche commerciale et davantage dans la relation client. » Trois autres missions ont été mises en place, une pour le développement durable, l’un des grands objectifs que le port s’est fixé, une pour la communication, la dernière intitulée stratégie développement aménagement. Viennent enfin les entités habituelles, capitainerie, direction administrative et financière, agence comptable.

Au total, l’administration du port emploie 104 personnes, dont certaines détachées d’autres structures, un phénomène lié à l’histoire récente du port. « Il a beaucoup évolué ces dernières années », souligne Nicolas Gauthier. Jusqu’en 2006, le port a été géré par la chambre de commerce et d’industrie. Puis il est devenu, cette année-là, port autonome, puis grand port maritime en 2008. « Il s’est donc constitué avec d’autres entités existantes, la CCI qui s’occupait de son exploitation, la DDE pour les infrastructures. »

Cela donne aujourd’hui un petit port en nombre d’employés, mais avec des origines variées et des statuts très différents: détachés du ministère de l’Écologie ou de la Communauté d’agglomérations, fonctionnaires d’État, etc. « Chacun est arrivé avec sa convention collective, un nombre de jours de congés ou de RTT différent des autres. » Une simplification de tous ces statuts est prévue dans les prochains mois, avec le « reclassement » de la plupart des salariés dans la convention collective nationale unifiée. « Maintenant, nous regardons son application pour chaque poste », indique Nicolas Gauthier, « de façon à mettre chacun à l’échelon adéquat ».

Pallier le faible turn-over par la formation

Quant à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, le directeur du port veut « une vraie politique de ressources humaines. Nous devons prévoir l’évolution de l’entreprise et de ses salariés ». Cela se traduit par un gros volet formation, lié aux besoins du port, qui se veut exemplaire sur le sujet, avec un budget formation « six à sept fois supérieur aux minima légaux. Nous avons envie d’emmener les salariés avec nous dans le développement portuaire. L’une des difficultés pour un port, c’est qu’il y a peu de turn over. Beaucoup y font leur carrière entière. La formation est d’autant plus importante ».

Actuellement, les différents services sont éparpillés entre quatre emplacements différents. « Même s’il y a une proximité et un échange entre ces services, ce n’est pas la même chose que s’ils se trouvaient tous dans un même établissement. » Les choses vont donc changer avec la construction et l’ouverture de la Maison du port, qui les réunira tous sous un même toit, à l’exception du pôle de réparation navale. Ce souci de la cohésion des équipes se retrouve aussi dans des petites mesures mises en place, comme la création d’une revue interne, un intranet qui diffuse notamment une revue de presse et l’agenda du mois, un kit de bienvenue remis aux nouveaux embauchés… Signe de l’adhésion des employés au projet portuaire, ils ont été nombreux à venir bénévolement accueillir les visiteurs lors de la journée « port ouvert » en juin dernier. Ou à participer au marathon de La Rochelle, côté coureurs, en portant les couleurs du port ou, côté public, pour encourager les précédents.

Enfin, le port est doté d’une commission des œuvres sociales qui va devenir comité d’entreprise avec l’application de la nouvelle convention unifiée. Le schéma rochelais est différent de celui des autres ports, avec un système de délégation unique du personnel. En effet, ce sont les mêmes employés qui seront à la fois représentants du personnel et membres du CE.

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