Les conditions de l’échouement du Costa-Concordia le 13 janvier non loin de l’île de Giglio, à quelques encablures du littoral toscan, font toujours débat. Le premier bilan de cette catastrophe fait état de 11 morts et le risque d’une pollution des soutes reste inquiétant. Le 18 janvier, les recherches et les interventions sur le navire ont cessé après une dégradation des conditions météorologiques. Selon les premières constatations, le commandant aurait emprunté une route un peu risquée (voir notre article en p. 9). L’affaire SeaFrance a déjà maintenu en haleine l’opinion française à propos d’une compagnie maritime, c’est désormais au tour de Costa Croisières de faire les unes de journaux.
Une négligence coupable rarissime, selon l’IFM
L’Institut français de la mer (IFM) souligne le poids de l’erreur humaine dans ce sinistre. « Sur l’analyse des causes, si importante pour l’avenir, on ne peut qu’observer à ce stade la forte probabilité d’une erreur humaine, voire d’une négligence coupable rarissime, qui serait due à l’attitude totalement inconsciente ou irresponsable d’un état-major (dont il semble que le commandant ignorait ce qui fait l’honneur et la fiabilité du métier maritime si l’enquête confirme son abandon du navire). Une autre hypothèse – mais difficile à imaginer vu l’endroit du naufrage – serait l’existence d’un récif que la cartographie n’aurait pas identifié. De toute façon, la justice, saisie comme cela s’impose pour un tel événement, nous éclairera sur les causes dans les semaines qui viennent. » Et l’IFM invite la communauté maritime à renforcer son action pour plus de sécurité.
Pour les dommages collatéraux, si la vague d’annulation n’a pas eu lieu chez les croisiéristes, pour le moment, l’inquiétude demeure de voir un marché en pleine dynamique faire machine arrière brusquement. En outre, dès le 16 janvier, les sociétés de croisières cotées à la Bourse de New York ont perdu quelques dollars à l’ouverture de la séance. Après les premiers émois, ce seront les juristes qui prendront le relais pour se débattre entre conventions internationales et droit national applicable (voir notre article en p. 10).