Un port en pleine ville

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La très grande proximité ville/port accroît aussi les tensions entre les deux. La ville est très attentive aux risques générés par l’activité portuaire et ses prolongements terrestres. Ainsi, le stockage des produits pétroliers a été purement et simplement déplacé en dehors de l’enceinte portuaire, à plusieurs kilomètres du centre, de façon à réduire les risques pour la ville et ses habitants. « Il y a eu des tensions très fortes entre la ville et le port sur cette question du terminal pétrolier », indique Nikolaï Pavlyuk, le président du port. « La ville d’Odessa s’est opposée à la construction d’un nouveau terminal. C’est pour cette raison que nous l’avons finalement aménagé à l’extérieur. »

Autre point de friction, celui du flux des camions qui traversaient la ville, la polluaient allègrement et provoquaient de sempiternels bouchons. Là aussi, un aménagement remarquable est venu réparer les choses. D’une part, la rue qui longe le port de bout en bout et qui desservait autrefois aussi bien les quais que la ville est désormais coupée de la cité et ne sert plus qu’à l’activité portuaire. Odessa est d’ailleurs le seul port d’Ukraine où la circulation portuaire ne se mélange pas à celle de la ville.

D’autre part, une route a été construite il y a trois ans en surplomb du port, entre les quais et le plateau sur lequel est posée la ville. Elle permet aux camions et aux engins portuaires de parcourir les huit kilomètres du port en quelques minutes quand il leur fallait auparavant une demi-heure, voire une heure aux heures de pointe, tout en provoquant des embouteillages. Grâce à cette voie, tous les camions ont été court-circuités de la circulation urbaine. La route débouche en dehors du centre et à proximité de l’autoroute qui relie Odessa à Kiev.

La balade sur le port

Entre la ville et le port, une immense volée de marches, les escaliers Primorski (« vers la mer » en russe), relie les deux mondes. Symbole d’Odessa, ils ont été rendus célèbres par le film de Sergei Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine, dans lequel on voit un landau dégringoler indéfiniment les fameuses marches, tandis que l’armée tsariste tire sur les insurgés.

Aujourd’hui, au sommet des 192 marches de l’escalier, se trouve la statue du Français Armand Emmanuel du Plessis de Richelieu, premier maire de la ville d’Odessa, curieusement représenté vêtu d’une toge romaine. Tout en bas, les escaliers débouchent sur une passerelle qui mène à la gare maritime. Placée au milieu du port, la gare maritime et son pourtour sont la seule zone du port accessible au public. Elle est la traditionnelle destination des balades en famille et l’endroit idéal, face à la mer Noire, pour les baisers d’amoureux.

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