SeaFrance n’est pas encore coulé. Malgré les navires toujours à quai, les salariés de l’armement sont confiants en l’avenir, « malgré un certain désarroi et énervement », soulignent les responsables de la CFDT SeaFrance. Le 12 décembre, date limite de dépôt, l’avocat de SeaFrance a déposé une offre de reprise de l’armement par une scop (société coopérative ouvrière de production) soutenue par 827 coopérateurs sur les 880 salariés. Pour démarrer l’activité, la scop a besoin de 40 M€. Elle est déjà assurée d’avoir une enveloppe de 10 M€ par la Région Nord-Pas-de-Calais. Une participation conditionnée par l’arrivée du FSI. La Ville de Calais a voté pour participer à hauteur de 1 M€, la communauté des communes du Calaisis participe à la même hauteur, Gravelines, Grand Synthe, Marck et Oye Plage ont aussi donné leur accord. Les villes de Dunkerque, Le Touquet, Boulogne et Coquelle n’ont pas encore voté mais les représentants de la scop sont confiants. Ils demandent à l’État de participer au travers du FSI (fonds stratégique d’investissement, structure créée pour aider les entreprises lourdement touchées dans le cadre de la crise économique). La réponse du ministère des Transports n’est pas tranchée. Thierry Mariani, ministre des Transports, l’a souligné lors de son intervention à I-Télé le 12 décembre. « Je suis inquiet, et même, soyons honnêtes, pas optimiste. » Et il a ajouté plus tard « que seul le tribunal décidera de la viabilité de cette offre ». Une réunion au tribunal est prévue le 19 décembre à la demande des administrateurs judiciaires de SeaFrance. Ils ont souhaité que l’instance judiciaire se prononce aussi sur la recevabilité de l’offre.
Le plan de financement est bouclé
Le groupement LDA DFDS a jeté l’éponge. « La priorité était de répondre aux préoccupations sociales exprimées et d’augmenter le nombre de salariés repris dans l’offre. Malheureusement, dans le cours de ce processus, il n’a pas été possible de rencontrer le syndicat majoritaire de la société SeaFrance qui a d’ailleurs toujours systématiquement décliné nos propositions de rencontre, et encore une fois ces derniers jours », indique un communiqué du groupement.
Le plan de financement est bouclé. Il prévoit un retour à l’équilibre en 2014, avec notamment une priorité aux Berlioz et Rodin, « moins consommateurs d’énergie », le transfert du siège à Calais, la renégociation de l’affrètement du Molière et surtout, « pas de réduction d’effectifs à l’exception des postes d’encadrement non repris ».