L’annonce de Veolia Environnement de couper sa branche transport n’a pas fait de vagues à Marseille. La cité phocéenne – qu’on est arrivé à surnommer « Veoliand » pour l’implication du groupe – ne semble pas encore mesurer les conséquences de la mort annoncée de Veolia Transdev. Outre les transports terrestres, Veolia est pourtant le pilote de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) dont elle détient 66 % et de la desserte des îles du Frioul qui comprend le Château d’If, si cher aux touristes au départ du Vieux Port. De quoi comprendre pourquoi la SNCM fait le canard pour la communication. Pendant que les syndicats observent un silence prudent.
Qui reprendra les commandes de ces deux activités maritimes? Les leviers se trouvent à Paris. Alain Frérot, président de Veolia, a évoqué que l’activité transports pouvait « intéresser des partenaires actuels (la Caisse des dépôts et consignations, n.d.l.r.), mais aussi des investisseurs financiers ou des industriels. De premiers contacts ont déjà été pris, mais rien n’est fait ». Comme en pareil cas, des noms ont commencé à circuler parmi lesquels RATP Dev-Keolis, le Britannique FirstGroup ou encore l’Allemand Deutsche Bahn. Des candidats hypothétiques peu versés dans l’activité maritime.
N’y aurait-il pas le feu au lac? Veolia qui, avec la Caisse des dépôts et consignations, avait porté en mars Veolia Transdev sur les fonts baptismaux, se donne deux ans pour « recomposer » l’actionnariat de sa filiale. Vente de la filière entière? Par appartements? Seule certitude, Veolia Environnement cherche à céder 5 Md€ d’actifs dans cette période.
Une fois de plus, la SNCM se retrouve sans visibilité à un moment clé de son histoire. L’année 2011 devrait connaître un redressement des résultats. Et elle préparait déjà le prochain appel pour la délégation de service public (DSP) sur la Corse avec un renouvellement conséquent de sa flotte à la clé.