Un hôtel, des logements, des bureaux, un magasin à thème et surtout un casino, c’est en quoi pourrait se transformer le siège de la SNCM après un profond aménagement. Construit en 1928 sous la direction de l’architecte Castel, le bâtiment a été le siège de la Compagnie générale transatlantique, la Transat, puis de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM).
Depuis trois ans, la rumeur, au début démentie, courrait de la vente du complexe du boulevard des Dames qui dispose d’une façade monumentale classée surmontée d’une tour horloge symbolisant la ponctualité de la compagnie. En difficulté financière, la SNCM espère tirer 15 M€ de l’opération. Une promesse de vente vient d’être signée entre Veolia (actionnaire majoritaire de la SNCM) et le fonds d’investissement américain Colony Capital. En fait, on sait peu de chose du document qui « comporte un certain nombre de conditions suspensives qui devront être levées pour que la vente soit finalisée (…) dans le courant du 1er trimestre 2012, voire un peu avant ».
La mairie s’était opposée à deux premiers investisseurs, Natexis et la chaîne de magasins Le Printemps, qui s’étaient manifestée. Le maire Jean-Claude Gaudin souhaitait la réalisation d’un hôtel au cœur de cette zone profondément transformée par l’opération Euroméditerranée. Si l’arrivée de Colony Capital, propriétaire de casinos et de chaînes hôtelières, peut le satisfaire, ce n’est pas le cas d’Eugène Caselli, président de la Communauté urbaine: « Je ne suis pas favorable à l’arrivée d’un casino dans une ville populaire, frappée par un fort taux de pauvreté, prévient-il. Au-delà du symbole, cette vente ne s’analyse qu’en termes de recettes fiscales. » Même hors murs, la SNCM ne cesse de faire polémique.