La Moselle s’inspire du modèle rhénan

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Deuxième plate-forme intérieure pour les trafics de conteneurs fluviaux derrière Paris Terminal, le Port autonome de Strasbourg (PAS) se positionne sur un marché plutôt mature qui s’est encore développé considérablement ces dernières années. La dernière poussée de croissance a eu lieu l’année dernière avec une hausse de 37,8 % des trafics fluviaux de conteneurs (115 500 EVP). Un résultat qui s’explique notamment par l’aménagement d’un quatrième portique sur le Terminal Nord, ainsi que par le lancement d’une navette bihebdomadaire vers Amsterdam opérée par Barge Compagny Alsace. Cette filiale de Ter Haak group a rejoint les sept opérateurs fluviaux déjà présents sur le port public. Par ailleurs, en termes de développement des trafics, le PAS présente l’avantage de gérer en direct les dépôts de conteneurs vides de 32 armements maritimes. « En tant qu’exploitant portuaire, c’est un atout intéressant, car cela facilite la mise en relation d’acteurs qui n’ont pas forcément connaissance des besoins des uns et des autres », détaille Laurent Darley, le directeur de l’exploitation portuaire.

De leur côté, les Ports de Mulhouse Rhin (PMR) réfléchissent à l’aménagement d’un troisième terminal à conteneurs sur le port d’Ottmarsheim (62 500 EVP en 2010). Des études techniques et commerciales vont être engagées en lien avec le projet Rheinports qui vise à créer des synergies entre les ports de Bâle, Weil-am-Rhein et Mulhouse. « Ensemble, nous atteignons la taille critique de 13 Mt de trafic, ce qui permet de peser davantage face aux armements maritimes. Charge à nous ensuite d’organiser les transferts de conteneurs d’une plate-forme à l’autre », analyse Jacky Scheidecker, le directeur des PMR. À l’horizon 2015, ce nouveau terminal installé sur 12 ha pourrait accueillir 7 000 à 8 000 EVP.

Étape décisive pour le projet de plate-forme

Voie d’eau vierge de conteneurs, la Moselle se prépare à recevoir 10 000 EVP à 15 000 EVP d’ici 2014 et jusqu’à 100 000 EVP à l’horizon 2030. En effet, le projet de plate-forme multimodale porté par les pouvoirs publics en Lorraine vient de franchir une étape décisive avec le déblocage d’une enveloppe de 28 M€ le 9 novembre dans le cadre de la révision du contrat de projet État-Région. Elle va permettre de démarrer une première tranche de travaux sur les trois ports publics dès 2012. Le Nouveau port de Metz se positionnera comme la plate-forme conteneurs principale, tandis que Thionville-Illange et Nancy-Frouard feront office de plates-formes secondaires. Parallèlement, la Société des ports de Moselle travaille activement au démarrage d’une première navette fluviale bihebdomadaire qui pourrait servir de feeder à un port rhénan. Afin d’offrir un service compétitif face aux terminaux ferroviaires voisins d’Athus et Bettembourg, le versement d’aides à l’exploitation n’est pas exclu: « Notre objectif est de trouver un partenaire qui accepte de supporter la ligne et qui reverserait une quote-part dès qu’elle deviendrait rentable », souligne Jacques Kopff, le directeur de la SDPM.

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