Passe d’armes autour du Berlioz

La flotte SeaFrance est toujours amarrée, trois car ferries à Calais, et le fréteur Nord-Pas-de-Calais à Dunkerque. L’arrêt remonte au 16 novembre matin. Eurotunnel a augmenté ses rotations de navettes, P&O Ferries, a accru le service du Burgundy et aligné le fréteur European-Seaways. Affrété à LD Lines, le Norman-Spirit, complète la flotte DFDS sur Douvres-Dunkerque. Le juge des référés auprès du TGI de Paris, saisi par la CFDT pour lock-out abusif, s’est finalement déclaré incompétent le 6 décembre. La médiation a échoué une semaine plus tôt. Le médiateur avait proposé de réserver des enveloppes limitées pour couvrir les arrêts techniques de navires, et repoussé toute décision de reprise des rotations avant le 12 décembre, date fixée par le tribunal de commerce pour la remise de nouvelles offres de reprise. Selon la CFDT, la direction de SeaFrance a écarté la médiation. Rien n’est réglé de ce côté. La CFDT a appelé à une manifestation silencieuse à Calais le 10 décembre au matin. Depuis le 2 décembre se déroule en outre un psychodrame à Calais. Le SeaFrance-Berlioz est amarré bassin Ravisse au droit du terminal sucrier, quand, prévenue d’une prochaine escale de chargement de sucre, la direction de SeaFrance donne l’ordre d’appareiller pour… Boulogne. Les marins CFDT déclenchent un droit d’alerte et refusent d’appareiller. Une première enquête est suivie le 3 décembre d’un vote en CHSCT, « convoqué de manière incomplète », indique son secrétaire Éric Vercoutre (CFDT), favorable à la direction par trois voix contre deux. Le refus d’appareiller est réitéré, cette fois le droit de retrait est avancé. Nouvelle enquête et vote du CHSCT au complet cette fois, qui vote le 5 décembre pour le retrait par cinq voix contre trois. Le problème est inexistant. Un déhalage de 200 m vers l’est suffira, accepté par les marins. Le délégué syndical CGT dockers, Ludovic Vaillant, et le manutentionnaire confirment qu’après chargement du caboteur Malmnes de 7 500 t de cailloux, ce poste au même quai sera libéré pour que le Berlioz laisse place au Ceref-Kuru, attendu dans l’après-midi du 8 décembre pour préparer un chargement de sucre en sacs.