D’une part, Getma accuse le groupe Bolloré d’avoir « désorganisé l’activité commerciale d’un concurrent par des moyens déloyaux ». Il reproche au groupe Bolloré de s’être installé dans ses bureaux. Le groupe basé à Puteaux affirme avoir toujours disposé de bureaux à Conakry et n’a jamais utilisé ni les locaux de Getma ni son matériel à Conakry. Ensuite, Bolloré aurait procédé à un « débauchage du personnel ». Bolloré nous a expliqué en mai avoir employé 200 personnes qui ont travaillé auparavant pour Getma mais en les embauchant directement par un contrat distinct. Quelque 180 personnes, qui ont été employées dans une structure indépendante, l’ont été dans des conditions précaires lors de la gestion du terminal par Getma Necotrans. Pour Getma, ces salariés ont été embauchés « à la façon d’un BCMO avant la réforme portuaire en France » et sur obligation qui lui a été faite par l’État guinéen. Depuis son arrivée sur les quais de Conakry, le groupe Bolloré a entrepris des programmes de formation.
Ensuite, Getma reproche au groupe Bolloré de l’avoir « dénigré », « c’est-à-dire d’avoir jeté le discrédit sur un concurrent par la diffusion d’informations malveillantes ». Parmi les autres chefs d’accusation contre Bolloré apparaît le « parasitisme économique ». Il s’agit pour une entreprise de profiter des efforts et des investissements réalisés. Getma-Necotrans reproche au groupe Bolloré de n’avoir jamais envisagé de l’indemniser après la rupture du contrat de concession. Enfin, le groupe Bolloré serait solidairement responsable de la violation de l’engagement contractuel passé entre Getma et l’État guinéen, selon Getma. « La résiliation de la convention de concession était d’évidence illégale puisqu’elle a été décidée sans respecter les procédures prévues par la convention elle-même. »
Cette procédure vient s’ajouter à celles actuellement en cours par Getma contre l’État guinéen devant, d’une part, la cour commune arbitrale de justice, siégeant à Abidjan et, d’autre part, le Cirdi (Centre international de règlement des différends) basé à Washington.