Rationaliser les infrastructures existantes et préparer la croissance future

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Port Réunion se compose de deux sites distants de 3 km l’un de l’autre: le port Ouest, ouvert en 1886, le port Est, ouvert en 1986. Au fil des années, l’activité marchandises se concentre de plus en plus sur le port Est. Une tendance qui s’est encore accentuée avec l’aménagement des quais 20 et 21 et la construction d’un nouveau terminal céréalier sur le port Ouest. D’une longueur totale de 635 m, les quais 20 et 21 permettent de traiter simultanément deux navires de 80 000 t. Ce chantier s’est accompagné de l’approfondissement du bassin et du chenal d’entrée du port Est. Les quais 20 et 21 sont dédiés aux trafics d’hydrocarbures, de charbon et de céréales. Ils pourront également accueillir occasionnellement les navires de croisières lorsque le quai 15, situé au pied de la gare maritime, ne sera pas disponible Une idée qui ne fait par l’unanimité au sein de la place portuaire. Au port Est, l’exploitation des quais 20 et 21 est effective depuis la mise en service du terminal céréalier en novembre 2010. Le nouveau terminal céréalier du port Est se compose d’un magasin à plat de 30 000 t et de silos verticaux d’une capacité totale de 30 000 t. Avec une capacité maximale de déchargement de 700 t/h, les navires sont déchargés en 5 jours au lieu de 15 jours auparavant.

Port Est à l’œuvre, port Ouest à reconvertir

Les céréales arrivent donc désormais directement au port Est, en conséquence de quoi le terminal céréalier situé sur le port Ouest a cessé toute activité. Cet espace disponible sur le port Ouest pourrait être reconverti vers des activités liées au nautisme et à la plaisance. Une future darse destinée à la grande plaisance y est d’ailleurs déjà en projet. Les premiers coups de pioche pourraient retentir dès 2012. Depuis 2009, la darse de pêche hauturière est opérationnelle sur le port Ouest. Petit à petit, un pôle de pêche industrielle se constitue sur ses abords et devrait prendre de l’ampleur dans les années à venir. À proximité se trouvent les espaces et les activités de la Marine nationale. Port Réunion est le troisième port militaire français en nombre de bâtiments. La flotte militaire basée à Port Réunion rayonne dans une large partie de l’océan Indien, dans le cadre de la lutte contre la piraterie et du secours en mer. Sur le port Ouest, il reste le terminal dédié au déchargement de bitume, ciment et gaz et celui dédié au sucre. Tous les deux devraient demeurer au même endroit dans les années à venir, selon la CCIR, tout comme les activités de la Marine nationale et de la réparation navale. Des interrogations existent toutefois concernant le gaz dont la consommation recule au profit de l’électricité. Concernant le port Est, entre 2008 et 2011, ce dernier a déjà enregistré plusieurs évolutions au fur et à mesure de la croissance des trafics et de leur transfert depuis le port Ouest. Une extension et un approfondissement du cercle d’évitage (480 m de diamètre, dragage à − 16 m) ainsi qu’un élargissement à 160 m du chenal d’entrée du port Est a été réalisé en 2007. Un quatrième portique a été mis en service sur le terminal à conteneurs du port Est en 2007. Puis une extension de 5 ha des terre-pleins à l’est de la darse conteneur a ensuite été menée. Parmi les travaux programmés et dont la concrétisation demeure inachevée, il faut mentionner le reconditionnement des portiques à conteneurs (voir encadré page précédente). Du côté du port Est, les travaux prévus de 2012 à 2015 devraient confirmer l’importance des activités marchandises sur le site et marqueraient la fin du schéma directeur portuaire 2000-2015. En 2012, les travaux d’allongement et d’approfondissement de la darse conteneur du port Est vont commencer. Actuellement longue de 480 m, la darse va être allongée de 120 m, portant à 600 m le linéaire accostable du quai conteneurs, « taille communément admise pour deux postes à quai », précise la Deal. La profondeur de la darse va être portée à 14,50 m, permettant l’accès de navires calant jusqu’à 13,50 m. « Ces travaux se justifient au regard de l’évolution constante du trafic conteneurs sur les quinze dernières années », souligne la Deal. En 2012, le magasin 110 devrait être abattu, ce qui permettrait un redéploiement des conteneurs, l’ajout de prises frigo et un léger gain d’espace. Les travaux prévus entre 2012 et 2015 ne font pas l’unanimité au sein de la place portuaire (voir p. 24).

Plusieurs scénarios encore à l’étude

Pour la période 2015-2040, un schéma directeur portuaire est en cours d’étude avec plusieurs scénarios envisagés par la Deal et la CCIR. Le tronc commun à tous les scénarios est « le renforcement des capacités de stockage du terminal à conteneurs », indique Yves Simon, chef du service des ports à la Deal. Il s’agit de répondre à une multiplication par près de trois des trafics conteneurisés prévue à l’horizon 2040. L’idée est de gagner du terrain sur la mer, car « Port Réunion souffre depuis toujours d’un manque de foncier ». Un exondement pourrait être réalisé de chaque côté de l’entrée du port Est, l’un pour offrir les surfaces manquantes à un futur terminal cimentier, l’autre pour agrandir le terminal à conteneurs actuel. Autre solution envisagée: prolonger et approfondir la darse située en face de l’entrée du port Est. Ce projet se heurte toutefois à des contraintes environnementales. Pour la période 2015-2040, tout reste encore à décider, sachant que les scénarios ne font pas l’unanimité sur la place portuaire. La réforme portuaire et le changement de gouvernance à la tête de Port Réunion pourraient également faire évoluer les projets et les priorités du schéma directeur 2015-2040.

Un long et difficile reconditionnement des portiques à conteneurs

Port Réunion compte quatre portiques à conteneurs, trois des années 1990 et le quatrième installé en 2007. Le reconditonnement des trois plus anciens est en cours depuis 2006 et aurait dû être finalisé en 2009 ou 2010. Il est toujours en cours et devrait être terminé fin 2011 pour l’un des trois premiers, et dans le courant 2012 pour les deux autres. « Nous avons pris deux ans de retard sur le calendrier prévu. Nous avons eu des soucis pour la rénovation du premier portique. La société retenue n’a sans doute pas pris toute la mesure du travail à mener et a aussi rencontré des difficultés avec ses propres sous-traitants, explique Gilles Ham-Chou-Chong, directeur de la concession Port Réunion. Notre préoccupation a été de maintenir les deux autres portiques en état de service. Aussi, nous avons dû procéder très souvent à des arrêts préventifs pour de la maintenance. Les portiqueurs ont également dû s’adapter aux évolutions à l’intérieur des cabines des portiques ». Ces difficultés de la CCIR ont été largement méconnues sur la place portuaire. Et l’indisponibilité chronique de l’un ou l’autre des portiques constitue l’un des griefs le plus courant à l’encontre de l’institution. Il ne faut pas oublier qu’un portique en moins, c’est un risque de congestion sur les quais du côté des manutentionnaires et des compagnies.

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