À Port Réunion, l’année 2011 confirme la tendance amorcée en 2010: la croissance des trafics est au rendez-vous. Même si après un premier semestre plutôt satisfaisant, le deuxième apparaît plus difficile. Au global, 2011 devrait finir sur des résultats en essor de 2,3 % avec un total de 4,3 Mt de marchandises traitées. Le trafic conteneurisé devrait atteindre 227 000 EVP en 2011 (+ 3,5 %) et permettrait à Port Réunion d’occuper le troisième rang au classement des ports français derrière Le Havre et Marseille, devant Dunkerque et Rouen. Avec 23 000 unités, le trafic d’importation de voitures particulières devrait rester durablement en dessous de ses records des années 2007-2008 (31 000/33 000 unités). Pour 2012, les trafics devraient continuer à croître (4,428 Mt, + 2,3 %; 235 000 EVP, + 3,5 %). À partir de 2014, ils pourraient profiter du début des travaux d’une nouvelle route du littoral. Cette tendance est aussi portée par les prévisions de hausse démographiques de l’île. Cette dernière compte actuellement plus ou moins 850 000 habitants et devrait atteindre le million à l’horizon 2025. L’année en cours confirme donc la reprise de l’essor des trafics à Port Réunion, entamé en 2010. Tous les trafics ont renoué avec des résultats positifs en 2010, sauf le roulier (− 4,2 %) marqué par une stagnation des importations de véhicules. Port Réunion a enregistré 684 escales en 2010, soit 32 de mieux qu’en 2009. Plus de 86 % de ces escales sont arrivées au Port Est, les lignes régulières utilisant principalement ce site ainsi que les navires céréaliers. En 2010, les échanges extérieurs de l’île se sont faits avec l’Europe suivie de l’Asie puis de l’Afrique orientale. Tous trafics confondus, la part de l’Europe a atteint 36 %, celle de l’Asie 34 %, l’Afrique orientale 23 %, le solde (7 %) est occupé par le reste du monde.
Renversement brutal en 2009
Le retour de la croissance à Port Réunion en 2010 a fait suite à une année 2009 difficile. La croissance quasi ininterrompue du trafic de Port Réunion depuis le début de la décennie 2000 (en moyenne + 3,5 % par an) a connu un renversement brutal de tendance en 2009 sous l’effet de la crise mondiale et du ralentissement de l’activité économique constatée sur l’ensemble de l’île. En 2009, avec 3,9 Mt traitées, le tonnage total de Port Réunion a régressé de plus de 8 % par rapport à 2008. Au total, 652 escales de navires ont été comptabilisées en 2009, soit 47 de moins qu’en 2008. Tous les trafics sont apparus en repli (voir tableaux) en 2009. Le roulier a affiché la baisse la plus importante (− 42,2 %) avec un trafic d’importation de véhicules légers qui est passé de 33 324 unités en 2008 à 21 122 en 2009. « La crise internationale a durement frappé ce secteur d’activité à La Réunion », selon la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de La Réunion (Deal). Le trafic conteneur a reculé de 12,3 % en tonnage et de 18,32 % en EVP avec une chute des conteneurs imports de 18 % et de 48 % à l’export.
Des signes d’essoufflement dès 2008
Si les trafics de Port Réunion ont connu un creux particulièrement sensible en 2009, des premiers signes d’essoufflement avaient vu le jour dès 2008. Cette année-là, même si le trafic de marchandises traitées par Port Réunion a fini sur une progression de 1,8 % avec près de 4,3 Mt, un net ralentissement du trafic a été enregistré au cours du deuxième semestre. Un phénomène dû à l’achèvement des grands chantiers de l’île, comme ceux de la grande route du littoral, et aux tout premiers effets de la crise économique. Malgré la progression globale des tonnages en 2008, le nombre d’escales de navires a présenté un léger en recul: 699 contre 709 en 2007, témoignant de l’augmentation de la taille des navires touchant le port. En 2008, l’accroissement du tonnage global est principalement provenu de l’augmentation des trafics de marchandises conteneurisées (+ 12,3 %) et de vrac liquide (+ 15,5 %). Le trafic conteneurs a atteint 255 371 EVP (+ 13,56 %). Le nombre de boîtes en entrée aussi bien qu’à l’export a présenté une hausse. Les conteneurs de 40’ ont compté pour 37 % du nombre d’unités traitées en entrée, hors transbordement. Selon la Deal, ces chiffres ont permis à Port Réunion d’occuper le quatrième rang des ports français pour le trafic conteneurisé en 2008. Cette même année, les trafics de vracs solides ont nettement reflué (− 9,8 %). La diminution des importations de charbon, ciment, clinker a illustré le reflux d’activité du secteur du BTP. Une mauvaise campagne de production a entraîné un repli des exportations de sucre. Pour sa part, le trafic roulier a poursuivi sa progression avec + 1,7 % en tonnage et + 4,7 % en nombre de véhicules importés. De son côté, le trafic de transbordement a fortement augmenté en 2008, dans la suite de la tendance de l’année 2007.
Dernier fait marquants concernant les résultats de l’année 2008: pour la première fois, le trafic en provenance d’Asie (1,5 Mt) a dépassé celui en provenance ou à destination de l’Europe (1,497 Mt). Le principal poste des importations en provenance d’Asie est le vrac liquide (hydrocarbures) tandis que le trafic conteneurisé est majoritaire sur les lignes Europe-Réunion. L’Afrique du Sud est le troisième partenaire de l’île de La Réunion grâce au vrac solide (charbon).
Les croisières progressent, le trafic inter-îles stagne
En 2010, avec 49 647 passagers, le trafic croisières de Port Réunion a continué à progresser par rapport à 2009 (+ 6 %) dans la lignée des années précédentes. Cette activité a largement bénéficié de la décision, en 2008, de la compagnie Costa de positionner un navire dans l’océan Indien qui effectue une dizaine d’escales par an à La Réunion. La région apparaît de plus en plus attentive à la réception des croisiéristes afin de mieux les attirer et les faire revenir. Cette volonté régionale s’inscrit dans le cadre plus large de la promotion du tourisme sur l’île dans la suite de l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. La Région a ainsi entamé une démarche conjointe avec Madagascar, les Seychelles et Maurice autour du concept des « îles vanille » (voir p. 30). À l’inverse, le trafic inter-îles connaît une stagnation autour de 24 000 à 25 000 passagers, avec une exception en 2007 (plus de 30 000 personnes). Ce trafic a du mal à trouver sa place car il subit la concurrence de l’offre aérienne particulièrement attractive vers Maurice.