Tous les scénarios sont possibles

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Les professionnels actifs dans le secteur des hydrocarbures ont eu plusieurs occasions de présenter leurs avis sur la situation actuelle et les tendances à venir des marchés du pétrole et du gaz au cours des mois de septembre et d’octobre.

Par exemple, lors du congrès du gaz organisé par l’Association française du gaz (AFG) les 14 et 15 septembre, ou lors des Journées annuelles des hydrocarbures (JAH) organisées par l’Association des techniciens et professionnels du pétrole (AFTP), ou encore lors du colloque « dépendance pétrolière et sécurité des approvisionnements » organisé par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et le Service des essences des armées (SEA) le 17 octobre. Et cette courte liste ne présente que des réunions ayant eu lieu à Paris.

Les participants à ces trois événements, interrogés sur comment ils envisagent l’évolution des marchés du gaz et du gaz naturel liquéfié (GNL) à court, moyen et long terme, ont répondu avec la plus grande prudence. Pour la période allant de 2013 à 2018, les propos s’accordent sur un marché tendu pour le GNL et la fin de la bulle gazière. Avec des nuances en fonction de l’intensité de la crise économique mondiale et sa propagation ou non à l’Asie. Le Japon doit se reconstruire, ce qui crée une dynamique poussée par cette nécessité. La Chine devrait continuer à avoir une activité relativement importante. Une demande gazière, et de GNL, demeurerait donc élevée en Asie, tirée par la demande du Japon, de la Corée et de la Chine.

La fin de la bulle gazière liée à la situation en Asie

La bulle gazière pourrait s’achever vers 2013/2014, c’est-à-dire qu’il y aurait alors de nouveau un alignement entre les prix du gaz sur les marchés spots avec les prix des contrats de long terme. La fin de la bulle gazière devrait être liée à la situation en Asie, et, notamment, avec la demande japonaise qui devrait continuer à augmenter.

D’autres évoquent plutôt une tension sur le marché du GNL entre 2013 et 2018. La demande pourrait être supérieure à l’offre de GNL à cause des besoins très élevés en Asie. D’autres encore considèrent que le monde va entrer en récession et que l’on pourrait alors se retrouver avec une demande énergétique en général, et gazière en particulier, à la baisse. Au final, tous les scénarios sont possibles pour les années 2013-2018. Au-delà de 2018, l’incertitude dans les pronostics et les analyses est aussi élevée. Pour les pays du Vieux Continent, tout pourrait dépendre des décisions qui seront prises au niveau européen sur le mix énergétique. En fonction de la place accordée au gaz dans le mix énergétique de l’Union européenne, il pourrait y avoir une augmentation de la demande. Il y a aussi des interrogations sur l’exploitation du gaz non conventionnel avec des potentiels importants dans les pays asiatiques comme la Chine ou l’Inde. A priori, l’arrivée du gaz non conventionnel de ces pays, compte tenu des délais de mise en production, ne devrait pas survenir avant les années 2020/2025. Enfin, il ne faut pas oublier les interrogations sur la pérennité de la production de gaz non conventionnel aux États-Unis.

Des projets GNL aux États-Unis

Un certain nombre de projets de terminaux méthaniers ont vu le jour aux États-Unis en 2010 et 2011 (voir JMM no 4790). Les professionnels du secteur sont toutefois en proie au doute sur la réalité à court ou moyen terme de la liquéfaction du gaz non conventionnel américain et son exportation. Les États-Unis demeurent sur une volonté forte que leur production de gaz profite d’abord à leur propre marché. Et ce pays suit aussi une logique interne de prix du gaz américain en dehors de toute influence des prix mondiaux du gaz.

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