Pirates et piraterie

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Le procès des six pirates du Carré-D’as se tient à la cour d’assises de Paris depuis le 15 novembre. L’atmosphère est pesante dans ce tribunal où le procès se déroule lentement, au gré des traductions de somali en français. Parmi ces « pirates » figurent des personnes qui se définissent comme des « travailleurs de la mer ». Mais il faut entendre ce mot travailleur au sens littéral, voire marxiste du terme. Douze jurés doivent déterminer leurs responsabilités dans cette prise d’otage requalifiée en acte de piraterie. Lequel de ces six accusés peut prétendre avoir eu le pouvoir de prendre une décision dans ce dossier? Un seul en a pris une, et ce fut pour éloigner le navire de sa zone d’amarrage pour éviter que la situation ne dégénère. L’apogée de ce procès est survenue quand les pirates et le commandant du Carré-d’As se sont serrés la main avant l’ouverture des débats et que ce dernier leur a souhaité « good luck ». La piraterie dans le golfe d’Aden est une réalité. Juger des personnes qui n’ont pas eu une position continue et déterminante dans les faits quand les responsables sont cités quotidiennement et jamais inquiétés paraît un peu surréaliste. « Les militaires français connaissent le responsable et peuvent le localiser sans rien faire », accusent des avocats de la défense. La cour française veut faire de ce procès celui de la piraterie avec des peines exemplaires, quand les gouvernements français successifs ont laissé le golfe d’Aden devenir « la banlieue de la mer ».

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