SeaFrance en lock-out

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Le 16 novembre, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire, et autorisé la continuation de l’entreprise jusqu’au 28 janvier. Jusqu’au 12 décembre, de nouvelles offres seront examinées. La CFDT et les pilotes de la Scop ont considéré ce sursis comme une ouverture à saisir. Le lock-out proposé par le directoire de SeaFrance, et décidé par les administrateurs judiciaires, est officiellement motivé par des raisons de sécurité. Au cours d’une interruption de séance en audience du tribunal le 25 octobre, Éric Vercoutre secrétaire CFDT du CE reconnaît avoir lâché en substance: « Si DFDS est choisie, nous coulerons les navires. » Les forces de l’ordre ont gardé les quais en grand nombre dans les quatre jours qui ont suivi, sans qu’aucune forme de tension ne se manifeste. En début de semaine, le dispositif était très allégé. Pour Didier Cappelle, secrétaire général CFDT, le lock-out est « un nouvel acte de sabotage après beaucoup d’autres, par des patrons voyous ».

Le ministre indique être « très attentif »

Entre-temps, le ministre des Transports, Thierry Mariani, a rencontré les syndicalistes, le samedi 19 novembre. Le ministre indique être « très attentif à la présentation du projet de Scop et a proposé que ses services apportent leur soutien technique sans délai ». Le ministre a également demandé « aux promoteurs de la Scop de préciser leur plan de financement ». Selon la CFDT, une réunion technique est programmée à Paris le 25 novembre à 15 h, avec les représentants de l’État, de la SNCF, de la Scop, et de la Région.

De leur côté, les collectivités s’activent. La Région Nord-Pas-de-Calais a décidé le principe sous conditions d’une intervention plafonnée autour de 10 M€. Département, Communauté d’agglomération de Calais, la ville de Grande-Synthe près de Calais lui emboîtent le pas. Le Conseil régional réfléchit « depuis plusieurs mois », aux formes juridiques financières et pratiques d’intervention, indique Yann Capet, élu calaisien et président de la Commission mer. La Région interviendra sous trois conditions, indique Yann Capet: « La solution doit être collective, État et SNCF devant prendre leurs responsabilités. » Le projet doit être « consolidé, sur les plans de la gouvernance, du business plan et de la logique commerciale ». Et une intervention d’un partenaire privé est souhaitée. Préalable, la Région n’envisage qu’un maintien des emplois actuels et des quatre navires.

billet d’humeur

Attention, fragile

Les navires de SeaFrance sont à l’arrêt, bloqués par un véritable lock-out. La raison invoquée pour la suspension des services viendrait d’une menace proférée par un responsable syndical le 25 octobre. Il aurait déclaré: « Plutôt couler la flotte que de la remettre au groupement LDA DFDS. » Une phrase bien malencontreuse dans des moments difficiles comme ceux que vit l’armement. L’attitude de la direction d’arrêter les navires est compréhensible. La veille de la décision du tribunal de commerce, le 15 novembre, la direction a voulu se prémunir contre d’éventuels mouvements. La décision du tribunal, tombée le 16 novembre, a plutôt penché en faveur de la Scop des salariés. Il aurait été normal que les navires reprennent la mer dès le lendemain. Il est difficile de comprendre pourquoi les navires restent encore à quai aujourd’hui. SeaFrance a besoin, indépendamment de la décision que prendra le tribunal le 28 janvier, de maintenir son activité pour espérer un maintien d’activité. Les transporteurs routiers sont déjà partis à la concurrence pour traverser la Manche. Il n’existe pas de meilleurs moyens pour couler SeaFrance que de laisser les navires à quai. La présidence de la SNCF semble avoir oublié son armement en pleine mer et le commandant a quitté le navire en premier, contre toute règle déontologique maritime. Les navires de SeaFrance doivent reprendre la mer sous peine de voir les derniers actifs de l’armement perdre leur valeur, et les 700 salariés leurs emplois.

H.D.

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