« Même si ce n’est pas tout à fait une surprise, cette décision est un immense soulagement pour nous. Comme nous l’espérions, le tribunal nous laisse la chance de boucler notre plan de financement dans les délais pour présenter une offre crédible de reprise », a commenté Didier Cappelle, secrétaire général du Syndicat maritime Nord CFDT et co-instigateur du projet de reprise par une Scop. Ce projet a déjà rassemblé près de 800 adhésions, dont plus de 550 salariés de SeaFrance. Reste à trouver un peu plus de 20 M€, selon les calculs du comité de pilotage de la Scop. Un calcul qui n’est pas forcément le même du côté des magistrats du tribunal.
La nouvelle, rapporte Stéphane Humetz, du syndicat CFDT, a provoqué de véritables « cris de joie » dans le hangar attenant au local du Comité d’entreprise où de nombreux salariés étaient rassemblés. Les salariés de SeaFrance croient donc très fermement en leur solution. Les navires devaient reprendre leurs rotations dès le 17 novembre, après 48 heures d’interruption, à la surprise des marins. De très nombreuses forces de l’ordre ont été mobilisées pour faire face à un risque de sabordage que « nous devions prendre au sérieux », nous a indiqué le 15 novembre Vincent Launay, membre du directoire. Pendant la période qui s’ouvre, la personne morale SeaFrance poursuit son existence, charge au liquidateur de trouver les meilleures solutions, aussi bien en termes de cession d’actifs que du sort réservé au personnel. Cette situation ne change pas fondamentalement la situation des créanciers. Leur chance d’être en partie indemnisés repose sur les conditions réelles de la cession.