À la grisaille du mois de novembre est venu s’ajouter, depuis le 7 novembre, le nouveau plan de rigueur budgétaire du gouvernement. Il faut dégraisser, ou plutôt dé(Grèce)er, pourraient dire les europhiles. Parce que nous avons bien tous compris que l’austérité actuelle est partie de la difficulté d’Athènes à être plus sérieuse dans sa politique budgétaire. Et pour satisfaire le roi Moody, que j’appellerais plutôt maudit, il faut éviter de voir le déficit budgétaire dépasser les 80 % du PIB. Alors, le gouvernement français cherche à réduire les dépenses publiques. Dans son rapport sur le projet de loi de finances, le député Jean-Yves Besselat se félicite de la « relative stabilité des crédits à la sécurité et aux affaires maritimes ». La transformation n’est pas encore actée. Verra-t-on le gouvernement s’en prendre aux quelques millions de recettes que peuvent lui ramener des « bénéfices fiscaux » accordés depuis plusieurs années? Les 75,2 M€ d’aides (exonération des charges Enim et non Enim) aux armateurs sont déjà en baisse de 1,3 %. Les 45 M€ de perte de recette fiscale accordés pour la taxe au tonnage ne combleront pas les déficits actuels. Nous espérons surtout que ce dégraissage des finances publiques saura conserver, à l’instar de la Grande-Bretagne, sa politique budgétaire en faveur de la sécurité maritime. Déjà, la modernisation des systèmes d’information est suspendue. Conserver son triple À de chez Moody’s est bien, se préserver contre les Erika ou autre Prestige vaut toutes les notations de ces Rois maudits.
Édito
Dé(Grèce)age
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