L’explosion se produit au niveau du compresseur, l’incendie aurait pour origine le gaz réfrigérant. Selon l’article de World Cargo News on line du 26 octobre, l’alerte a été lancée par Mærsk lorsque la compagnie a informé le groupe de travail spécialisé dans le conteneur du World Shipping Council. Mærsk a annonçé l’explosion de trois unités de réfrigération. Les causes précises sont toujours recherchées. Mais les trois unités avaient toutes été réparées entre fin mars et début avril au Vietnam.
Le 21 octobre, Carrier Transicold, le plus important fabriquant d’unités de froid, diffusait un message d’alerte à tous ses centres d’entretien dans le monde après la rupture de quatre compresseurs. Carrier explique que Mærsk, le groupe CMA CGM, Hapag-Lloyd et d’autres compagnies ont identifié au moins 900 unités de froid susceptibles de contenir du gaz contaminé.
Selon le Journal of Commerce de début novembre, les explosions ont fait deux morts au Vietnam et l’un au Brésil durant le printemps, citant un porte-parole de Mærsk. Les dockers de la côte Ouest américaine refusent de décharger les boîtes sans connaître précisément leur historique. Ce sont les conteneurs qui arrivent du Vietnam qui sont visés et notamment ceux ont été réparés sur le site de Kat Lai.
Contrefaçon chlorée
Le 4 novembre, le UK P&I Club a diffusé l’analyse d’un groupe d’experts, Cambridge Refrigeration Technology. L’huile et le gaz réfrigérant que l’on trouve dans les unités de froid n’ont normalement aucune capacité explosive. L’analyse des unités qui ont explosé montre des marques de corrosion faites par un composé chloré et des traces d’aluminium. « Nous sommes raisonnablement certain que le produit qui brûle spontanément en présence d’air est du triméthyle d’aluminium qui a été produit par une contrefaçon de gaz réfrigérant contenant du chlorométhane. Ce chlorométhane est utilisé comme réfrigérant mais il réagit en présence de l’aluminium dont est fait le compresseur en produisant du triméthyle d’aluminium qui est liquide dans les conditions de laboratoire. »
Les experts britanniques recommandent de bien vérifier la qualité des stocks de gaz et leur provenance. La méthode de contrôle de la qualité du gaz déjà présent dans une unité de froid suspecte reste à trouver ainsi que celle pour vidanger sans risque le triméthyle d’alu présent dans le cater du compresseur. En dessous de 15 oC, ce produit « devrait être solide et donc moins apte à s’enflammer ».
Personne à ce jour n’a chiffré le coût financier pour le secteur du transport sous température contrôlée.
CMA CGM: 330 boîtes à contrôler
Interrogé, le groupe CMA CGM « confirme que 82 conteneurs reefers suspectés de représenter un danger pour la sécurité des navires et des hommes suite à une maintenance dans un chantier de réparation au Vietnam ont été mis en quarantaine par mesure de précaution suite à l’explosion de l’un d’eux en octobre à Qingdao. Tous les conteneurs suspectés ont été immédiatement identifiés et débranchés et ne représentent à ce jour plus aucun risque. Toutes les instructions nécessaires ont été données […] pour qu’ils puissent être entreposés en toute sécurité ». Ces conteneurs avaient été en réparation au Vietnam depuis le 1er mars. Par précaution, le groupe effectue une vérification complémentaire sur l’ensemble des conteneurs ayant subi une maintenance au Vietnam depuis le 1er janvier. Cela concerne environ 250 conteneurs reefers. Des experts ont été commis par CMA CGM afin de déterminer les causes du problème. »