Jusqu’au dernier moment, les élus avaient privilégié la solution de continuation sous l’égide de l’actionnaire, la SNCF. Ils demandent à présent à l’État d’assumer ses responsabilités, et disent s’engager, pour leur part, « à participer à toute solution viable et durable qui préservera l’entreprise et les emplois qui y sont attachés ». Les élus acceptent donc l’idée d’un engagement, mais aux côtés de l’État.
Les pilotes du projet de Scop de salariés ont rencontré les élus, qui ne peuvent plus ignorer le projet. La Scop, au 4 novembre, avait recueilli 750 souscriptions, dont 550 de salariés de la compagnie, dont 17 officiers. Le matin du 4 novembre, Didier Cappelle et ses collègues du Syndicat maritime nord CFDT, porteur du projet, ont dressé un compte rendu de l’audience du 25 octobre devant une assemblée de salariés inquiets. « Nous croyons à une décision de liquidation avec autorisation de continuer l’activité, qui nous permettrait de boucler notre financement », a commenté le secrétaire général. « Nous affinons un argumentaire qui nous permettra de montrer qu’une augmentation du chiffre d’affaires rapide de 20 M€ est réaliste », a ajouté Didier Cappelle.
Par ailleurs, l’Autorité de la concurrence française a ouvert le 17 octobre un dossier sur le « projet de concentration » mené par le danois DFDS, qui détiendrait 82 % des parts de la coentreprise projetée avec Louis Dreyfus Armateurs si elle voyait le jour. Aux aguets, Eurotunnel a adressé une observation à l’Autorité. « Il s’agit d’un véritable hold-up, qui consiste à se saisir d’actifs de valeur, qui plus est un patrimoine public, pour 5 M€ », commente en substance la porte-parole d’Eurotunnel.
L’intersyndicale RIF rejette toutes les propositions de Michel Quimbert
Réunie le 9 novembre à Paris, l’intersyndicale RIF a rejeté, à l’unanimité, l’ensemble des propositions faites par le président du Conseil supérieur de la marine, nous a répondu Joël Jouault, représentant de l’Union fédérale maritime CFDT. Une déclaration commune sera prononcée le 17 novembre lors de la prochaine réunion du CSMM. Selon le discours de Thierry Mariani prononcé le 17 mars devant le CSMM, il attendait des propositions « pour enrayer le déclin du registre international français et mettre un terme à cette indignité qu’est le classement du RIF en pavillon de complaisance ». Les premières notes d’orientation sur les droits sociaux, les coûts salariaux ou l’ouverture du RIF aux navires de recherche, rien ne trouve grâce aux yeux de l’intersyndicale. À suivre.