Le ton est monté à la Sobrena où le personnel a retenu une nuit complète le p.-d.g., François Meunier. Il y a un mois, le chantier était dans la tourmente, il est aujourd’hui en détresse. Et les institutionnels tentent de sauver les meubles.
La menace de chômage partiel évoquée le mois dernier par la direction a provoqué une levée de bouclier de la part des 245 salariés. L’annonce d’un plan de charge a minima, menant jusqu’à novembre, a un peu calmé le jeu, mais sans effacer toutes les craintes. Aujourd’hui, la défection de LDA (le Norman-Voyager a préféré effectuer son arrêt technique à Newcastle) et celle attendue de la BAI (l’annulation de la venue de l’Armorique est plus que probable selon les syndicats), donne raison aux pessimistes. Les formes de radoub sont bel et bien vides et l’annonce de chômage partiel est remplacée par celle d’un dépôt de bilan.
Les personnels ont retenu une nuit dans son bureau le p.-d.g., François Meunier, le temps d’obtenir l’assurance de la tenue d’une table ronde sur l’avenir du chantier. Tenue à la sous-préfecture de Brest le 24 octobre, cette table ronde a réuni toutes les instances concernées par la préservation de la réparation navale à Brest (CCI, collectivités territoriales, Région, État…). De source proche du dossier, le p.-d.g. de Sobrena aurait beaucoup tardé à rendre publiques les difficultés du chantier. Ce n’est que l’été dernier qu’il aurait fait part d’une perte de 8 M€ sur l’ensemble de l’année et qu’il aurait signifié son désir d’arrêter les frais. « Au conseil portuaire de juin, personne n’a fait part des problèmes rencontrés », s’étonne encore Gérard Lahellec, vice-président de la Région. « Le patron a tout dissimulé et n’a jamais crié au feu », confirment les syndicats.