Le port de Hong Kong se projette en 2030

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Le plan directeur du port de Hong Kong à l’horizon 2020 n’y suffisait plus. Prévoyant un certain nombre de mesures pour renforcer les capacités portuaires de l’ex-colonie – la construction d’un 10e terminal de conteneurs sur l’île de Tsing Yi, dont les études de faisabilité sont en cours, ainsi que l’approfondissement de 15 m à 17 m des chenaux d’accès aux terminaux de Kwai Tsing –, il lui manquait une dimension globale et stratégique, que l’étude 2030 devrait lui apporter, qui se penchera notamment sur les enjeux liés à l’intégration chaque jour plus poussée des activités économiques et logistiques entre Hong Kong et la Chine continentale. Plus concrètement, il s’agira de considérer en premier lieu les interconnexions avec la ville voisine de Shenzhen, le long d’un corridor économico-logistique dit occidental, impactant le développement du port de Hong Kong et des services logistiques dans les zones de Tsing Yi et Kwai Tsing, qui concentrent actuellement l’essentiel des terminaux de conteneurs. Plusieurs terrains ont d’ores et déjà été sélectionnés sur Tsing Yi en décembre 2010, pour y installer dans les années à venir un complexe logistique dernier cri. D’autres localisations sont examinées, aux mêmes fins, dans les localités voisines de Kwai Chung et Tuen Mun. Les activités logistiques dans ce périmètre seraient nourries non seulement par le port, mais aussi par l’aéroport, une liaison routière étant envisagée entre ce dernier et Tuen Mun. La croissance des échanges avec Macao et Zhuhai, à l’ouest du delta de la rivière des Perles, constitue également un élément important des réflexions. Le fret terrestre devrait être stimulé sur cet axe, avec la construction et la mise en service en 2016 d’un pont routier de 50 km entre les deux villes précitées et Hong Kong. Pour répondre à ces flux, l’étude 2030 pose comme option plausible des développements portuaires nouveaux au nord-ouest de l’île de Lantau, non loin de l’aéroport et de l’entrée du pont. Dans un registre un peu différent mais toujours dans l’optique de l’intégration logistique, le Marine Department de Hong Kong planifie avec ses homologues du delta des Perles la mise en service d’un nouveau système harmonisé de gestion et de partage des données du trafic maritime et fluvial dans la zone.

Un manque d’espaces disponibles

Tout ceci est bel et bon, mais ces projets sont-ils réalistes? s’interroge-t-on tant au Legco (le Parlement de Hong Kong) que chez LogsCouncil, l’organe représentatif des industries logistiques locales. En gros, s’inquiètent ces deux instances, le manque de terrains pour implanter de nouvelles activités logistiques ne date pas d’hier, et ce n’est pas une étude – ni même la recommandation pressante du 12e plan quinquennal chinois pour développer l’industrie logistique à Hong Kong – qui rendra soudain disponibles des espaces pour les opérateurs, de surcroît en concurrence avec bien plus de monde qu’auparavant dans leur quête (logement, transport, etc.). D’aucuns soulignent par ailleurs que s’il y a complémentarité entre Hong Kong et la Chine continentale, il y a aussi concurrence. Doris Cheung, sous-secrétaire aux transports, le reconnaît: « Le secteur de la logistique en Chine bénéficie d’avantages comparatifs clairs en termes de coûts et de proximité avec les zones de production et de consommation… sans oublier que la qualité des prestations s’améliore constamment, en particulier dans les ports. » De fait, Shenzhen, 22,5 M EVP en 2010, talonne désormais Hong Kong pour le trafic de conteneurs. Le renchérissement du renminbi, la devise chinoise, et la hausse des salaires du continent pourraient à l’avenir rétablir l’équilibre des coûts. Mais aussi provoquer un ralentissement des exportations chinoises, dont tous les ports de la région pâtiront.

Une performance mitigée en 2011?

Avec un trafic conteneurs de 23,7 MEVP (3e rang mondial, + 12,6 % par rapport à 2009), 2010 a été pour Hong Kong l’année de la reprise. 2011 s’annonce moins florissante, avec 16,15 MEVP sur les huit premiers mois, soit une hausse, modeste, de 3,7 % par rapport à la même période de 2010. Le ralentissement économique mondial qui pointe n’incite pas à envisager une amélioration substantielle d’ici la fin de l’exercice.

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