Safmarine/Mærsk: un pari peut-être lourd de conséquences

Article réservé aux abonnés

Dans l’ensemble, les armements n’ont pas pleinement récupéré en 2010 les pertes de 2009 que l’on estime à une vingtaine de milliards de dollars. Mærsk Line est du nombre. De plus, il clôturera vraisemblablement l’exercice 2011 dans le rouge. Situation délicate, car l’armement danois s’est engagé dans une course à la suprématie, ce qui a notamment impliqué une commande de 20 ULCS de 18 000 EVP pour un montant de près de 4 Md$. En outre, tous les avis concordent pour dire que la crise actuelle résultant du déséquilibre offre/demande va se poursuivre en 2012-2013. D’où cette volonté de réduire les coûts au maximum, ce qui laisse supposer que d’autres mesures interviendront dans le courant des prochains mois. La vente récente par le groupe de la flotte de méthaniers est significative.

Dans le cas de Safmarine CL, bien des questions subsistent. En effet, chargeurs et expéditeurs ont leur manière d’apprécier offres, cotations, suivi de leur dossier. Certes, les équipes commerciales de Safmarine CL vont poursuivre leurs activités, mais sur quelles bases? Opérant de concert sur les mêmes trafics, les cotations et conditions n’ont pas toujours suivi les mêmes orientations. Chacun a agi en toute indépendance. En sera-t-il encore ainsi? Dans les milieux des chargeurs européens, les réactions sont assez partagées. D’aucuns craignent, ou refusent, de se retrouver indirectement tributaires du géant danois. Il s’agira donc d’être très convaincant pour garder les parts de marché de la filiale.

Maintenir indépendante l’autre filiale, Safmarine MPV, dont le QG reste à Anvers, est certes justifié. Il s’agit en fait d’une petite équipe qui a toujours gagné de l’argent. Cette compagnie s’équipe d’ailleurs d’une nouvelle flotte de 6 MPV de 18 500 tpl détenus en propriété. Certes, elle consolide en quelque sorte la position du groupe en Afrique de l’Ouest, mais, néanmoins, le conventionnel n’est pas l’activité de base de Mærsk Line. La crise s’accentuant, dans quelle mesure Mærsk Line ne sera-t-elle pas contrainte de reconsidérer l’importance de cette activité dans le cadre de sa structure opérationnelle? Mærsk Line s’est engagé dans un pari sur l’avenir qui comporte de sérieux risques.

7 jours en mer

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15