Le MSC-Rena échoué en Nouvelle-Zélande

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Affrété par MSC pour cinq ans, ce navire de 235 m construit en 1990, d’une capacité de 3 551 EVP est propriété du Grec Costamare et immatriculé au Liberia. Les 25 membres d’équipage ont été débarqués sains et saufs. Selon les autorités néozélandaises, Maritime New Zealand (MNZ), les soutes à combustibles contiennent 1 700 t de fuel et sont restées intactes. Seule de l’huile des circuits hydrauliques est partie à la mer. Mais selon les schémas transmis par MNZ, le fond de la moitié avant de la coque a été « bien » enfoncé; l’îlot rocheux, a priori non balisé, est à peine affleurant. Il a cependant été cartographié en 1827 par Dumont d’Urville. Costamare a confirmé le 7 octobre que deux cales étaient envahies. Selon MNZ, le navire transportait 1 368 conteneurs dont onze de produits dangereux. Il est classé par l’ABS.

Profitant du beau temps, les autorités ont commencé à pomper les soutes, mais selon leur déclaration du 11 octobre, entre 200 t et 300 t seraient parties à la mer, dans une zone hautement sensibleme du point de vue écologique. Le mauvais temps redouté est arrivé entre le 11 et 12 octobre avec des creux d’environ 5 m. La pontée a commencé à se désarrimer. Environ 70 conteneurs sont partis à l’eau, le navire ayant accentué sa gîte tribord. Certaines boîtes dérivent. D’autres pourraient encore tomber à l’eau. Les plages sont fermées au public à qui les autorités ont rappelé qu’il était interdit de « se servir » dans les conteneurs.

« Prise de risque excessive »

Des fissures sont apparues dans la cale 3 et la crainte explicite de MNZ est la cassure de la coque. Le désarrimage de la pontée et le fait que le navire bouge sur son îlot rendent très dangereuse l’action des sauveteurs. Le second capitaine et le commandant ont été mis en examen pour « prise de risque excessive dans l’exploitation de navire ».

Selon le Tokyo MoU, ce navire a été visité par le Port State Control néozélandais le 28 septembre au port de Bluff. Dix-neuf déficiences ont été signalées sans pour autant entraîner une détention. Mais cette inspection était une sorte de suivi de celle du 21 juillet, réalisée à Fremantle (Australie). Dix-sept déficiences avaient alors été constatées entraînant une détention. Ce navire était en « haute priorité » pour les PSC du Pacifique.

Les médias néozélandais ont rapidement fait le lien entre le MSC-Napoli et le MSC-Rena, deux navires affrétés par MSC. Devenu MSC-Napoli, l’ex-CGM-Normandie s’était également « massivement » échoué en mars,non loin de Singapour.

– Le schéma diffusé par la Maritime New Zealand, l’autorité qui gère l’échouement, est explicite: le MSC-Rena est « planté » sur sa moitié avant. L’arrière monte et descend au gré des vagues ou des marées alors que l’avant reste plus ou moins fixe. Dans l’après-midi du 12 ont circulé les premières photos montrant une importante fissure sur tribord vers le milieu de la coque. La suite est prévisible: le navire se casse en deux. Avec un peu de « chance », toutes les soutes à combustibles sont à l’arrière et cette partie flotte, pouvant ainsi être remorquée vers un abri. Sans chance, les citoyens néo-zélandais ne sont pas prêts de retourner sur les plages. La gestion de la communication par MNZ est remarquable: photos en haute définition; vidéos des conférences de presse; communiqués classés.

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