« Du début des années 1980 jusqu’à une date récente, l’OMI a axé sa campagne contre la piraterie sur les points chauds traditionnels que constituaient les détroits de Malacca et de Singapour et la mer de Chine méridionale. Grâce à une série de mesures élaborées et mises en œuvre avec l’étroite et très précieuse coopération des États côtiers, ainsi qu’avec le soutien sans faille du secteur des transports maritimes, le fléau de la piraterie dans ces eaux est aujourd’hui très affaibli », a-t-il estimé.
Depuis quelques années, le phénomène est apparu dans d’autres zones, plus particulièrement – mais pas uniquement – au large de la côte somalienne, dans le golfe d’Aden, la mer d’Arabie et l’ensemble de l’océan Indien. Ce sont désormais les pétroliers provenant du golfe Persique et du golfe d’Oman qui sont devenus la cible des pirates.
Plusieurs centaines de marins otages
« Dans le cas de la Somalie, le mode opératoire est l’enlèvement et la demande de rançon. La situation évolue en permanence, mais plusieurs centaines de marins sont actuellement otages à bord de navires détournés et resteront en captivité en moyenne six mois », a expliqué le secrétaire général de l’OMI. « Si des gens de mer innocents sont les premières victimes de ces délits, l’économie mondiale en pâtit également: le coût annuel est estimé entre 7 Md$ et 12 Md$. Le golfe d’Aden, par lequel passe plus de 12 % du volume total de pétrole transporté par mer, pourrait perdre beaucoup de son importance stratégique, alors que les navires, choisissant de faire le détour par le cap de Bonne Espérance pour éviter les attaques de pirates, ont à entreprendre des traversées bien plus longues, dont les coûts sont plus élevés et qui ont des répercussions sur l’environnement », a souligné Efthimios E. Mitropoulos. Selon l’OMI, les Nations unies, les alliances d’États, les gouvernements, les forces militaires, les compagnies maritimes, les exploitants et les équipages des navires ont tous un rôle essentiel à jouer pour débarrasser le monde du danger que constituent les actes de piraterie dans cette vaste étendue qu’est l’océan Indien. L’OMI s’est placée au cœur des efforts déployés mais elle ne peut pas apporter une solution immédiate à la question à elle seule, puisque même si les actes de piraterie se manifestent en mer, l’origine du problème se situe à terre. « Il faut faire davantage. Il faut notamment appréhender, traduire en justice et punir tous ceux qui participent à des actes de piraterie, retrouver les sommes versées en rançon et confisquer les produits du crime provenant des navires détournés, si l’on veut pouvoir atteindre l’objectif ultime qui est de reléguer la piraterie dans l’histoire », a affirmé Efthimios E. Mitropoulos.