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Dans son édition du 9 octobre 1958, le Journal de la Marine Marchande revient sur l’événement de la semaine: l’adoption le 4 octobre de cette année-là de la constitution de la Ve république. Si la constitution, qui régit encore aujourd’hui nos institutions, est longuement détaillée dans une plaidoirie du rédacteur en chef de l’époque, c’est sur les questions maritimes entre la France et ses anciennes colonies que le Journal de la Marine Marchande ouvre ses colonnes: « Accession à l’indépendance ou communauté: quelques questions maritimes. » En premier lieu, l’auteur aborde la question du port de Conakry. Le 2 octobre 1958, le président de la république, Sékou Touré, a constitué son premier gouvernement guinéen. Il a, le même jour, indique le journal, « exprimé son intention de négocier les bases d’une association avec la République française ». Cet article pose les questions à résoudre dans les semaines suivantes par le nouveau gouvernement guinéen avec notamment « le régime des admissions en France des produits guinéens, l’arrêt des investissements », mais aussi l’administration, l’entretien et le développement du port de Conakry. Les Guinéens ont su continuer à exploiter leur port pour finalement le donner en concession au groupe de Vincent Bolloré en 2011.

Cet article revient aussi sur les relations maritimes franco-tunisiennes. La Satuna, Société auxiliaire tunisienne de navigation, a annoncé le premier navire sous pavillon pour assurer une ligne entre Tunis, Marseille et Sète. « Cette mise en service soulève de nouveau la question des relations maritimes franco-tunisiennes, restées incertaines depuis la reconnaissance de l’indépendance du 20 mars 1956 », indique le Journal. Des relations tendues selon le journaliste du JMM. En effet, par une loi du 24 avril 1958, le gouvernement tunisien s’est octroyé la possibilité de nationaliser tout navire sous certaines conditions, « une violation des accords maritimes franco-tunisiens toujours en vigueur ». En adoptant la loi du 24 avril, la Tunisie rompt unilatéralement les accords franco-tunisiens, analyse le JMM, et par là même exclut des trafics réservés les navires sous pavillon tunisien, selon les accords signés entre les deux gouvernements.

Enfin, cet article revient sur les conditions d’armement des navires dans un pays d’outre mer. À l’époque, cette notion ultramarine est bien plus étendue qu’aujourd’hui puisqu’elle englobe l’Algérie et les colonies demeurantes. Ces navires cessent d’être soumis aux régimes des pays d’outre-mer dans lesquels ils sont immatriculés dès lors qu’ils réalisent des escales dans des ports métropolitains, selon un texte de 1911. Le gouvernement étudie la réforme de ce texte qui devra se faire en fonction des évolutions de l’accession de pays à l’indépendance.

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