Charles-Émile Loo n’a qu’à bien se tenir! Le patron de Ro-Ro Marseille vient tout juste de recevoir une lettre recommandée signifiant l’arrêt des opérations de manutention pour le compte de La Méridionale au 31 décembre prochain.
« Nous avons fait jouer une disposition du contrat et nous allons, à compter du 1er janvier, assurer nous-mêmes la manutention avec la Compagnie méridionale de manutention, une SAS dont le rôle se cantonnait jusque-là à louer des engins de manutention et à sous-traiter la manutention à RoRo Marseille », explique Marc Reverchon. La dénonciation du contrat a été rendue possible puisque La Méridionale bénéficie d’une convention d’exploitation des terminaux (CET) sur les quais, alors que sur les terminaux à conteneurs, ce sont les manutentionnaires qui sont titulaires d’une CET. Cette nouvelle société permettra de mettre un terme au monopole de fait qui règne depuis trois ans dans la manutention des navires rouliers sur les bassins Est.
Depuis plusieurs mois, le vice-président et directeur de La Méridionale se plaint de l’envolée des tarifs sur les quais phocéens, en particulier depuis le rapprochement l’an dernier d’Intramar Ro-Ro avec Sea Invest et Socoman dans une seule et même structure coprésidée par Jean-Nöel Guerini. « Nous avons signé un nouveau contrat avec de fortes hausses tarifaires. En contrepartie, nous avions la promesse que les prix seraient renégociés et que de nouvelles règles de fonctionnement seraient en place nous permettant de nous rapprocher des tarifs pratiqués dans les ports corses et à Toulon dont la manutention est assurée par une société de Corsica Ferries
La Méridionale a confié la barre de la Compagnie méridionale de manutention à Éric Brioist, un spécialiste des opérations à quai, qui dirigeait Marseille manutention (Sea Invest) entrée dans le giron de Ro-Ro Marseille en 2008.
EGM, société d’acconage de Corsica Ferries, est présente à Bastia et Toulon où elle emploie respectivement 50 et 30 dockers .