Les nouveaux quais vont générer de nouveaux trafics et donc davantage d’activités pour les pilotes du port de La Rochelle. Dès à présent, ils ont prévu les manœuvres pour les navires qui y accostent et les moyens à mettre en œuvre. Cependant, les conséquences des trafics générés par ces nouveaux équipements portuaires ne se sont pas encore traduites par un surcroît d’activité pour les pilotes. « Auparavant, il y avait davantage de petits navires, souligne Thierry Warion, président de la station de pilotage. Et quand il s’agissait de gros navires, ils déchargeaient peu. Aujourd’hui, les navires sont plus importants et ils chargent ou déchargent davantage de volumes. » Le nombre d’opérations a même eu tendance à baisser ces dernières années malgré la croissance du port rochelais. Alors que les pilotes en ont réalisé 3 100 en 2001, elles ne sont plus que 2 200 en 2009 et 2 380 en 2010. « Et c’est encore plus marquant à Rochefort », précise Thierry Warion. Les perspectives sont cependant plus souriantes. « Quand tous les terminaux seront en place et les nouveaux trafics bien positionnés, nous sommes prêts à répondre à cette augmentation de l’activité. »
Cela passe par notamment par la connaissance des navires qui viennent faire escale à La Rochelle et par la formation des pilotes. Pour le premier point, ils ont développé eux-mêmes une application informatique qui archive de précieuses données sur les caractéristiques des navires. « Nous alimentons notre propre base », indique Thierry Warion. Ainsi, l’historique des navires indique s’ils sont déjà venus à La Rochelle et combien de fois, quel pilote a assuré la prise en charge, ou encore d’éventuels incidents. Beaucoup de ces informations circulent entre agents maritimes, capitainerie du port, remorqueurs, lamaneurs et pilotes. Ces derniers disposent en plus d’informations sur les éléments de manœuvre qui n’intéressent pas les autres intervenants.
Les pilotes utilisent aussi le simulateur de manœuvres installé à Nantes et conçu avec les pilotes de toute la façade ouest, de l’Adour à Saint-Malo, et de l’outre-mer. « Chaque station de pilotage a numérisé les informations et les photos concernant sa zone d’intervention », explique Thierry Warion.
Chaque pilote, « même ceux qui sont en poste depuis longtemps », y passe deux ou trois fois dans l’année. Le simulateur, mis en service il y a un an et demi, permet de répéter les manœuvres, d’ajouter de la difficulté avec d’éventuelles avaries, des conditions météo difficiles, etc. Les pilotes s’entraînent en binôme, l’un en exercice, l’autre au pupitre de commande, et avec l’expertise d’un ancien pilote de Loire qui analyse la simulation.
L’outil concerne pour l’instant uniquement La Pallice. Mais les simulations devraient être étendues bientôt à la Charente pour les ports de Rochefort et Tonnay-Charente et au vieux port de La Rochelle. « Les céréaliers et les vraquiers se font de plus en plus grands, insiste Thierry Warion. Nous devons nous y préparer. »