Rochefort/Tonnay-Charente: deux grues et une mise aux normes

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« Nos trafics sont très locaux », souligne Paul Coulongeat, directeur du port. Son plus gros client, la Timac (engrais), se situe à un kilomètre à vol d’oiseau. Et les trois principaux importateurs de bois, SCA Timber, PLF Megnien et Bois du Nord, ou encore le négociant en ferraille sont tous installés autour du bassin à flot. « C’est un port de proximité. Nous ne faisons pas d’exportation de céréales vers des pays tiers. Les chargements les plus importants à Tonnay-Charente sont de 4 500 t à 5 000 t. Il s’agit de caboteurs pour des trafics communautaires. Ils ne sont pas concurrents de ceux de La Rochelle. »

L’approche et l’évacuation des marchandises se font sur un territoire assez restreint autour du port. « Nous sommes en plein de la Grenelle de la mer qui préconise de jouer la proximité pour réduire l’impact du transport, observe Paul Coulongeat. Ici, la plupart de nos clients se trouvent dans un rayon de 5 km. Cela donne un outil performant, qui travaille en souplesse, avec des prix intéressants et une fiabilité qu’on ne trouve pas nécessairement dans les grands ports. »

Il évoque notamment la paix sociale qui a cours à Rochefort comme à Tonnay-Charente. Historiquement, il n’y a jamais eu d’emprise syndicale sur le port. « Les grutiers sont gérés par la CCI et aucun d’eux n’est encarté. Quant aux dockers professionnels, il n’y en a pas. » Les sociétés de manutention font appel à l’intérim quand elles ont besoin de main-d’œuvre. De fait, les mouvements sociaux liés à la réforme portuaire ne sont pas passés par les deux ports sur la Charente. « C’est un argument qui a permis d’attirer un peu de trafic et de dépanner quelques clients de La Rochelle », indique Paul Coulongeat.

Dix ans de retard

Le port de Rochefort prévoit plusieurs gros investissements dans les prochains mois. D’une part, il doit se mettre aux normes pour la collecte et le traitement des eaux pluviales. Le budget est important pour le port: 3,5 M€. « Ce sont des travaux liés à un effort environnemental, souligne Paul Coulongeat. Ils sont financés par nous-mêmes et par le Conseil général, en tant que propriétaire. Et nous en profitons pour refaire les quais. »

L’autre investissement lourd concerne le renouvellement de deux grues portuaires. « Aucun investissement n’a été fait dans les grues depuis dix ans. Nous avons pris du retard et aujourd’hui, nous sommes un peu pris à la gorge. » L’une sera commandée dans le courant de l’automne, l’autre l’année prochaine. Il s’agit de deux grues mobiles représentant chacune 1,8 M€. « Au total, ce sont 7 M€ que nous allons sortir sur deux à trois ans. »

À Tonnay-Charente aussi, les grues ne sont pas au mieux de leur forme. « La plus récente a 32 ans, a indiqué Paul Coulongeat lors de la dernière réunion des usagers des ports. Il faut trois grutiers en permanence pour les faire tourner. La situation de l’outillage commence à devenir préoccupante… » Une réflexion va être lancée avec le Conseil général sur la nécessité de maintenir de tels équipements. « C’est un gouffre pour le port, en argent et en main-d’œuvre. »

Conseil général, Chambre de commerce et Sica

Le port de Rochefort appartient au Conseil général, depuis la loi de décentralisation de 1982, et la CCI en est concessionnaire. Cette concession a été renouvelée en 2007-2008 sans que se soit porté candidat aucun autre organisme, privé ou institutionnel. Quant aux silos de Tonnay-Charente, ils sont gérés par la Sica Atlantique, également basée à La Rochelle.

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