« Avant, nous devions négocier avec le port pour l’utilisation des grues, rappelle Pierre Pouget, directeur de la Cogemar, filiale de BLP. Aujourd’hui, nous avons une organisation unique qui nous permet d’offrir aux armateurs un service plus adapté à leurs besoins. Et qui nous donne la possibilité d’attirer sur La Rochelle des trafics qu’on ne pouvait pas obtenir avant. » Il donne l’exemple de la pâte à papier, pour laquelle la Cogemar était en relation avec les seuls dockers, mais pas avec les grutiers. Désormais, avec un commandement unique, les coûts sont fixes. « La réussite de la réforme passe par l’accroissement des volumes », souligne encore Pierre Pouget. La pâte à papier, l’une des deux principales activités de la Cogemar qu’elle partage avec Fast, est effectivement en plein essor à La Rochelle, positionnée au premier rang des ports français sur ce produit. 2010, année exceptionnelle, a vu transiter 670 000 t par les quais rochelais. « 2011 devrait être dans la même ligne. » Arrivée surtout d’Amérique du Sud, elle repart ensuite vers la vallée du Rhône, la Dordogne, la Normandie, l’Espagne… Pour son acheminement, la Cogemar innove. Une liaison hebdomadaire par le rail a été mise en place par l’OFP (Opérateur ferroviaire portuaire) vers la région lyonnaise. Le train charge 1 800 t de pâte à papier par semaine, 60 000 t par an. La marchandise arrive à une plate-forme de redistribution puis est acheminée jusqu’aux papeteries par camion sur les derniers kilomètres. Une autre liaison du même type est à l’étude avec un client de Dordogne. « Cela représente 54 camions en moins sur les routes chaque semaine », indique Pierre Pouget. Et une baisse de 78 % des émissions de gaz carbonique sur ce trajet, soit 3 300 t de carbone en moins par an. La Cogemar a aussi fait des essais pour finir d’acheminer jusqu’à Honfleur, à bord d’un caboteur, 2 500 t de pâte à papier arrivée à La Rochelle depuis l’Amérique du Sud. Ensuite, il reste 28 km à faire en camion, au lieu de 480 km au départ de La Rochelle. Pour 2 500 t de marchandises, cela représente une économie de 106 t de CO2.
Dossier
La pâte à papier acheminée par train et caboteur
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