Charger aussi les camions au retour

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Dans l’esprit de beaucoup, le Groupe Sica Atlantique est dédié aux exportations de céréales. Certes, celles-ci représentent 60 % à 70 % de son activité, avec 2 Mt à 2,5 Mt de céréales exportées, essentiellement des blés tendres appréciés par les pays clients pour leur qualité panifiable.

Mais dans les faits, ses activités et les services que propose le groupe sont bien plus étendus. Il regroupe aujourd’hui cinq pôles d’activités complémentaires. En plus des céréales, il s’est d’abord diversifié dans les liquides en rachetant les dépôts pétroliers voisins de son silo d’origine. Puis le groupe s’est aussi lancé dans les tourteaux et les engrais, les services avec la consignation de navires, l’affrètement maritime et routier, la manutention portuaire, et enfin l’industrie avec la production de biocarburants.

Grâce à cet ensemble, elle base aujourd’hui sa stratégie sur l’optimisation de ses flux. Ceux-ci passent par la route, avec 1,8 million de camions par an, venus d’un rayon de 200 km à la ronde pour décharger des céréales dans les installations portuaires. Au-delà de ces 200 km, c’est le rail qui prévaut. « C’est intéressant économiquement et environnementalement que les camions ne repartent pas vides », souligne Vincent Poudevigne, directeur général du groupe. « Et ce qui est valable pour les camions l’est aussi pour les navires depuis plus récemment, et pour les trains. »

La Sica a donc travaillé sur des marchandises compatibles avec les céréales et les bennes qui les transportent. C’est ainsi qu’elle a développé le trafic des engrais solides, des tourteaux et des graines de soja et des céréales fourragères pour l’alimentation animale. Les camions arrivent chargés de céréales pour l’exportation et repartent avec des engrais ou des tourteaux. « Les fabricants d’aliment du bétail sont clients des organismes stockeurs qui exportent leurs céréales par la Sica, explique Vincent Poudevigne. Ils ont tout intérêt à charger leurs camions de tourteaux ici, ça leur revient moins cher qu’à Montoir. » Même si elle reste encore assez dérisoire au regard de celle de Montoir, l’activité tourteaux, démarrée en 2008, progresse cependant très rapidement. En trois ans, elle est passée de 20 000 t à 100 000 t. Une croissance qui se fait surtout aux dépens de Bordeaux.

L’essor du rail

L’autre grand axe stratégique de la Sica Atlantique est le développement du rail. « Le train a marqué une croissance exponentielle ces deux dernières années », indique Vincent Poudevigne. L’approche par train fait tourner cette année autour de 700 000 t à 750 000 t, soit plus de 30 % des marchandises qui arrivent à la Sica.

« Le rail permet d’accroître l’hinterland et d’aller chercher des céréales de qualité plus loin, jusqu’à Bourges », indique Vincent Pourdevigne, avec des opérateurs qui ont la volonté de passer par la Sica, qui apprécie ses qualités intrinsèquement agricoles. Nous avons une vraie connaissance de leurs problématiques ainsi que de celles du transport et de l’exportation. » L’objectif est maintenant de réussir avec le rail ce qui a déjà été fait avec la route, à savoir recharger les trains avec des produits d’importation, engrais ou tourteaux.

Un groupe, dix entreprises

En plus de la Sica Atlantique elle-même et de ses céréales, le groupe rassemble neuf autres entités: Atena pour les engrais solides; EVA pour les vracs solides, une entreprise partagée avec Maritime Kuhn; SISP pour les vracs liquides; l’Agence Maritime Thomas pour la consignation; Allfast Shipping pour l’affrètement maritime; Atol pour l’affrètement routier; Delpech Maritime pour la manutention portuaire; Bionergy Pilot pour la production de biocarburants et Valavelona pour la production agricole de jatropha à Madagascar.

Des cuves plus sûres

Le Groupe Sica Atlantique a opté pour des cuves à double paroi, protégées par une enveloppe de béton, plutôt que des cuves dotées d’un bassin de rétention. Les cuves à double paroi se faisaient en temps de guerre pour en protéger le contenu. Aujourd’hui, l’administration a engagé une réflexion sur l’éventuelle généralisation de ce type de cuves, parce que leur système de confinement permet de réduire les risques.

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