Surpris par un avion de la Douane le 16 novembre et aussitôt accusé de pollution maritime par hydrocarbures, le vraquier chinois Tiang-Du-Feng de l’armement China Shipping Guangzhou Ship Management a été jugé à Brest le 23 juin. Non sans mal d’ailleurs, tant du point de vue juridique que technique. Dans un premier temps, l’enquête menée par le ministère chinois de la Justice a en effet débouché sur un non-lieu, faute de preuves suffisantes. Les autorités françaises sont passées outre en décidant quand même de juger le navire à Brest, en présence de son commandant.
Transportant 70 000 t de charbon entre la Suède et l’Australie, le Tiang-Du-Feng est unanimement reconnu comme un navire remarquablement entretenu. Produisant des documents émanant des autorités australiennes, la défense a fait valoir que, pour éviter poussières et pollution, ces dernières exigeaient de mouiller abondamment le charbon et d’évacuer deux fois par jour les résidus récupérés dans les puisards. Affirmant qu’il s’agissait d’eau charbonneuse non considérée comme matière polluante, elle a donc demandé la relaxe. L’accusation, elle, a réclamé une amende de 800 000 €. Mise en délibéré, la décision vient d’être prise par le tribunal correctionnel de Brest qui a relaxé le commandant et rendu la caution de 500 000 €. Un délibéré jugé « ahurissant » par l’association Surfrider qui ne cache pas son intention de faire appel.