Les émissions des polluants très dangereux pour la santé ont été réduites de 90 %, y compris pour le dioxyde de soufre et les particules fines. Les SOx, précurseurs des pluies acides, ont baissé de 91 % passant de 49 g par kilo de fuel à 4,3 g. Les particules fines qui attaquent les poumons et le cœur sont passées de 3,77 g à 0,39 g au kilo de fuel. Inattendu, le taux de carbone noir a lui aussi chuté de 41 %.
Les conclusions de l’étude ont des retombées nationales et internationales, souligne la NOAA, car à leur demande, l’OMI a décidé de déclarer, à partir du 1er août 2012, les ZEE américaine et canadienne Atlantique et Pacifique, zones à émissions contrôlées pour les SOx, NOx et autres particules (JMM du 12/8, p. 11).
En 2009, rappelle la NOAA, les agences américaine et canadienne de protection de l’environnement ont estimé que l’utilisation de fuel désulfurisé près des côtes pourrait sauver 8 300 personnes d’une mort prématurée et réduire les symptômes respiratoires de près de 3 millions d’individus. La baisse inattendue d’autres polluants a dû améliorer encore plus le bilan, estime la NOAA.
L’article complet intitulé « Impact of Fuel Quality Regulation and Speed Reductions On Shipping Emissions: Implications for Climate and Air Quality » est disponible sur le site internet de Environmental Science & Technology.
Les pays membres appelés à taxer le transport maritime
Une dépêche de l’AFP du 23 septembre indique avoir eu un rapport rédigé par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale demandant aux pays du G20 de taxer le transport maritime. « Des politiques globales de tarification du carbone telles qu’une taxe carbone ou les échanges d’émissions avec mise aux enchères complète des droits à polluer sont largement considérées comme une possibilité prometteuse », ont écrit les deux organismes internationaux. Ce rapport, demandé par le G20, est destiné à alimenter la réflexion autour du changement climatique et de la participation des différents modes de transport à réduire l’empreinte humaine sur ces évolutions. La tonne de CO2 émise par le transport maritime serait appliquée mondialement au prix de 25 $/t, « ce qui rapporterait 40 Md$ uniquement pour le transport maritime et aérien ».
Ce rapport préconise aussi de taxer les transports dans les pays du G20, de l’Union européenne, du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Une taxation qui permettrait de rapporter environ 250 Md$ en 2020 et de réduire d’une dizaine de pour-cent les émissions de CO2, tout en coûtant moins de 0,1 % du PIB. Autre point de ce rapport, les subsides des États en faveur des producteurs d’énergie fossile seraient supprimés, soit une économie de 10 Md$ par an.