La piraterie devient un véritable sujet de débat. Il est difficile d’aller dans un colloque aujourd’hui sans entendre parler des effets sur le commerce, les investissements, l’économie nationale, continentale ou encore internationale de ce phénomène. Elle est même entrée au Panthéon des discussions de café du Commerce. Ne risque-t-on pas une banalisation d’un sujet aussi grave, et de voir bientôt des émissions de téléréalité autour de la piraterie? La piraterie maritime est un véritable fléau, d’abord pour les équipages qui sont confrontés directement à la prise d’otages, mais aussi pour les armateurs, les assureurs, enfin, toute la chaîne logistique maritime. Les gouvernements ont mis les moyens politiques pour endiguer ce fléau. Mais pour quel résultat? Le nombre d’attaques ne cesse de croître, tant et si bien que lors du congrès des assureurs, nous avons eu confirmation par la Marine nationale d’une réduction des moyens de la force navale dans la région à l’automne. Pire, dirais-je, nous avons même entendu un avocat venir expliquer aux assureurs de ne pas payer les rançons, tout en mesurant les risques qu’une telle décision aurait sur les équipages et les navires visés. Doit-on s’engager dans cette voie? À court terme, il n’existe d’autres solutions que la présence de forces militaires ou de gardes armés à bord, selon les spécialistes. Tout cela a un coût que le contribuable paye doublement: de par ses impôts pour les forces navales, et sur le prix des marchandises comme consommateur final. Quand les politiques se disputent sur la solidarité européenne pour sauver la Grèce dans la zone euro, ils oublient de nous parler du « financement » par les contribuables français des pirates somaliens.
Édito
Le loupé international
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