Les chargeurs refusent la perspective d’une forme d’oligopole dans le liner

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Après le patron de Mærsk Line, les récents propos de Rodolphe Saadé (CEO de CMA CGM) parus dans Lloyd’s List, qui manifestement est allé plus loin, ont suscité des réactions négatives du côté des chargeurs. Ainsi le président de l’organisation EVO (Conseil des chargeurs maritimes), Martin Commandeur, a fait part dans la presse néerlandaise de sa désapprobation.

En résumé, la thèse de Rodolphe Saadé est la suivante: un certain nombre d’armements feraient mieux de quitter des secteurs opérationnels, notamment sur la route Asie-Europe. Les grands armements peuvent diminuer les coûts avec de très grands navires alors que de nombreux armements alignent du tonnage de plus faible capacité, de 6 000 EVP à 7 000 EVP, ce qui doit leur poser de gros problèmes.

La position de l’EVO est la suivante. Grâce à la disparition des conférences, on a évolué vers une grande ouverture des marchés. Or, on constate qu’à la place des conférences, on voit l’apparition d’une sorte d’oligopole par lequel les grands acteurs forcent les petits à se retirer. S’il est vrai que sur diverses routes de très grands navires peuvent opérer plus efficacement et à moindres coûts, ce n’est cependant pas le seul critère que les chargeurs souhaitent. Ces derniers ne veulent pas que leurs marchandises soient seulement transportées par des très grands navires dont on peut s’attendre à ce qu’ils opèrent dans le cadre de services moins flexibles. Pour les chargeurs, il y a aussi un besoin de services de moindre envergure sur le plan des moyens nautiques, services qui seront plus flexibles et plus axés sur la clientèle. Donc refus d’assister à la disparition des plus faibles. Les chargeurs veulent les deux possibilités.

Pour l’EVO, il importe d’aborder la supply chain dans son ensemble et pas seulement en fonction des seules prestations maritimes entre les ports, alors que des petits armements font souvent du sur-mesure. Enfin, si des tarifs bas sont intéressants, il est plus important à long terme d’avoir un marché qui fonctionne et qui assure aux chargeurs une valeur ajoutée.

En dehors de l’EVO, bien des chargeurs s’inquiètent de l’évolution qui se prépare. D’aucuns considèrent peut-être à juste titre qu’une fois les petits armements hors circuit, les grands imposeront alors leurs propres conceptions tarifaires, c’est-à-dire des prix très élevés, puisqu’il n’y aura pratiquement plus d’alternatives.

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