Dans un article de deux pages paru le 5 septembre, l’agence de presse américaine Bloomberg estime que CMA CGM a neuf chances sur dix de ne pas pouvoir rembourser en tout ou partie les 475 M$ d’obligations rémunérées à 8,5 % souscrites le 14 avril dernier; ces titres devant être remboursés en 2017. Elles ont actuellement perdu 47,25 % de leur valeur nominale.
Les primes demandées pour conclure un CDS (Credit default swap, sorte de garantie achetée par le souscripteur des obligations en cas de « malheur »; n.d.l.r.) indiquent que le risque de non-remboursement d’ici à cinq ans est estimé à 90 %, poursuit Bloomberg.
L’agence associe plusieurs éléments d’appréciation ayant un lien plus ou moins direct avec CMA CGM. Ainsi est-il noté que les taux de fret en sortie d’Extrême-Orient vers l’Europe ont été « pratiquement » à zéro en juillet, une fois déduite la surcharge combustible, et ont peu augmenté en août, selon Menno Sanderse, analyste chez Morgan Stanley, Londres.
Selon les plus récents éléments financiers fournis par CMA CGM, sa dette nette était de 5,3 Md$, soit plus de trois fois son Ebitda, alors que la dette de Mærsk est inférieure à son Ebitda, note l’agence. Les obligations libellées en euros pour un montant de 325 M€ (8,875 %; échéance en 2019) ont perdu 49 % de leur valeur faciale. Bref, Bloomberg entretient, si besoin était, l’inquiétude. Global Ship Lease, la filiale new yorkaise de frètement d’une quinzaine de porte-conteneurs de CMA CGM devait, le 7 septembre, présenter ses résultats aux analystes financiers. La valeur de ses actions est passée de 7 $ à 3 $ depuis avril.