Pilotage hauturier « recommandé » dans les Bouches de Bonifacio

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À l’occasion d’une brève visite à Bonifacio dans l’après-midi du 25 août, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre en charge des transports, a confirmé, si besoin était, la décision prise en juillet par le comité chargé de la protection du milieu marin de l’OMI de classer le détroit international des Bouches de Bonifacio comme zone maritime particulièrement vulnérable (JMM du 29 juillet, p. 13). C’est à la demande de la France et de l’Italie que ce classement a minima a eu lieu; les États riverains demandaient au début une interdiction pure et simple de la navigation. Selon le dossier de presse du ministère, cela doit permettre la mise en place dès 2012 de mesures de contrôle du trafic « afin de réduire le risque de pollution et d’améliorer la sécurité maritime dans le détroit ». Dans un premier temps, la mesure de régulation du trafic proposée est la mise en place d’un pilotage hauturier. Dans l’état actuel du dossier, la prise d’un pilote corse ou sarde serait « recommandée » explique Alain Tafani, le président de la station de Corse du Sud qui couvre Ajaccio, Propriano, Bonifacio et Porto-Vecchio.

Les critères de définition du navire dont le pilotage serait recommandé restent à établir: petits transporteurs de produits classés IMDG ou grands navires contenant plusieurs milliers de tonnes de fioul lourd? Il semble que l’on s’achemine vers un simple critère de longueur.

Le cadre juridique binational et l’organisation pratique d’un pilotage franco-italien restent également à trouver. Mais à cœur vaillant rien d’impossible d’autant que la pression politique est, dit-on, très forte en Corse. Mais le complexe pétrochimique est lui installé à Porto-Torres au Nord-Ouest de la Sardaigne. Le trafic passant par les Bouches serait de l’ordre de 4 000 navires par an, sans autre précision sur la nature des cargaisons ou sur l’importance des soutes transportées. Durant les quatre dernières années, environ dix navires ont demandé à être pilotés dans les Bouches, estime Alain Tafani. Les six pilotes de la station de Corse du Sud, tout comme probablement leurs homologues sardes, sont à la totale disposition des autorités pour tout piloter et augmenter ainsi les 4 400 mouvements annuels.

Céder les phares

Le déplacement en Corse a également permis de savoir comment le gouvernement pense régler le problème récurent de l’entretien de plus en plus coûteux des phares: il suffit d’en transférer la propriété au conservatoire du littoral ou aux collectivités locales. Sur les 130 phares présents en France dont 35 situés en ville, 25 en mer et 70 sur des sites intermédiaires, une « soixantaine » serait ainsi « progressivement » transférée, « nécessitant » de doter le conservatoire d’une ressource financière complémentaire d’environ 5 M€ par an. En Corse, neuf phares sont concernés par ce transfert: le phare de Senetosa (près de Sartène) serait transféré dès 2012. La cession du phare des Lavezzi à la Collectivité de Corse est en cours. Dans tous les cas de figure, la fonction de sécurité maritime resterait assurée par le service des Phares et Balises.

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