Avant le début de la guerre civile dans le pays en mars 2011, la Libye produisait entre 1,2 et 1,6 millions de barils par jour. Ces derniers ont alimenté les raffineries européennes, largement dépendantes du pétrole léger libyen. L’arrêt de la production de pétrole et donc des exportations libyennes « équivaut à deux Aframax non utilisés par jour », estime le courtier Poten & Partners, dans sa dernière lettre hebdomadaire. Cette situation « exacerbe le déséquilibre existant entre l’offre et la demande de transport et pèse sur les taux de fret », continue Poten & Partners. Le marché des Aframax en Méditerranée connaît donc des temps difficiles depuis plusieurs mois et cette tendance devrait perdurer, affirme le courtier Gibson Research dans sa dernière publication. « Même si la situation politique en Libye se stabilise, le retour de la production à son niveau antérieur n’est pas attendu avant le milieu de l’année 2012 voire 2013. En conséquence, le marché des Aframax en Méditerranée va lui aussi mettre du temps à retrouver son équilibre », avancent les experts de Gibson Research. Pour compenser la baisse de la production en Libye, l’Arabie Saoudite a augmenté sa propre production. Les acheteurs se sont aussi tournés vers les pays d’Afrique de l’Ouest pour s’approvisionner en or noir. C’est le secteur des VLCC qui aurait dû largement bénéficier de ces changements. Mais cela n’a pas vraiment été le cas, selon Gibson Research, les taux de fret des VLCC ont chuté entre mars et août. Les temps sont donc durs aussi pour les propriétaires de VLCC, concluent les experts de Gibson Research. Sur ce point, l’analyse de Poten & Partners apparaît moins négative. « Il y a plus de VLCC du golfe Persique vers l’Amérique du Nord et l’Europe. Et tant que durera la transition en Libye, cette situation devrait se maintenir. »
7 jours en mer
En Méditerranée, les Aframax vont continuer à souffrir
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