Le ministre polynésien des Ressources marines, Temauri Foster, en présence du directeur de l’Institut de formation pêche et commerce (IFMPC), de l’administrateur du service des affaires maritimes et des représentants de la direction polynésienne des affaires maritime et du Grepfoc, a officiellement remis, le 1er août, les attestations de réussite sanctionnant la formation de chef mécanicien (3 000 kW), et celle d’officier chef de quart passerelle aux 11 des 16 récipiendaires.
Les 16 élèves inscrits ont suivi avec succès le programme de 19 semaines d’apprentissage de chef mécanicien et de chef de quart passerelle. Le ministre a tenu à féliciter ces futurs officiers de marine marchande et à les encourager pour leur période d’embarquement nécessaire à l’obtention de leur brevet. Il a souligné que « les diverses formations maritimes dispensées par l’IFMPC sont une nécessité, car dans une perspective de développement durable de la filière maritime, il est important de mettre l’accent sur la formation ». De plus, ces formations permettent aux Polynésiens de se former localement, et ainsi de ne pas subir les coûts d’un déplacement vers d’autres pays. C’est pourquoi il encourage tous les Polynésiens intéressés par les métiers de la mer à se renseigner auprès de l’Institut.
La flotte sous registre polynésien
S’étendant sur une surface supérieure à celle de l’Europe (grosso modo, entre Stockholm, Bucarest, sud Sardaigne et Ouessant), la Polynésie française a, par la force des choses, un réel besoin de navires pour assurer à moindres coûts la desserte de ses nombreuses îles. Si la navigation entre Papeete et Moorea ne pose pas de problème particulier, celle vers les archipels éloignés est d’une tout autre nature, d’autant que les moyens de recherche et de sauvetage sont peu nombreux.
Au 1er janvier, la flotte sous registre polynésien (l’un des cinq qui font le charme de la « maritimité » française) compte 29 unités: neuf transporteurs de passagers et 21 navires de charge, plus ou moins mixtes. On y trouve des unités récentes et de nombreuses, sensiblement moins récentes, livrées en 1975 et 1980. Selon la direction polynésienne des Affaires maritimes, en 2009, l’âge moyen de la flotte était de 21 ans. Neuf navires étaient âgés de 21 à 30 ans et sept dépassaient les 30 ans. Ces navires sont affectés à des dessertes bien précises, selon les licences accordées par la Commission consultative de la navigation maritime interinsulaire.
402 167 t en 2010
Le trafic intra-insulaire reflète l’importance de la population polynésienne (267 000 personnes, estimation au 1er janvier 2010) et sa répartition: Tahiti concentre 69 % de la population, et les Îles du vent (Tahiti, Moorea, Maiao, Mehetia et Tetiaroa), 76 %. Avec 402 167 t en 2010, le trafic était en hausse de 1 % par rapport à l’année précédente. Le record des dix dernières années a été enregistré en 2007 avec 465 414 t. Au départ de Papeete, en 2010, le trafic vers les archipels représente 91 % du total, soit + 3 % par rapport à 2009. Les matériaux de construction représentent 29 % de ces 366 126 t; les divers hydrocarbures, 27 %; les produits alimentaires et les diverses non spécifiées, 22 % chacun. Les principales destinations étaient:
– les Îles sous le vent (Huahine, Raiatea, Tahaa, Bora Bora, etc., par ordre de proximité décroissante avec Papeete) avec 124 401 t, soit 34 % des chargements réalisés à Papeete. Bora Bora a reçu 51 063 t, soit 41 % du total, et Raiatea, 43 686 t, soit 35 %;
– les Îles du vent avec 116 558 t, soit 32 %. Moorea a vu débarquer 109 714 t, soit 94 % du total de l’archipel.
Arrivaient en 3e position les îles des Tuamotu Ouest (Makatea, Niau, Fakarava…) avec 38 693 t, soit 10 %. Avec 36 041 t, le fret retour représente 9 % du total en baisse de 11 % par rapport à 2009. Le coprah est la principale marchandise identifiée (21 %, soit 7 562 t), suivi par le nono (6 %, 1 997 t), fruit utilisé dans la médecine traditionnelle, devenu complément diététique exporté vers la zone Pacifique. Les marchandises diverses non-dénommées représentant 63 %.
Trafic passagers
En 2010, le trafic passagers a baissé de 1 %, atteignant 1,693 million. 98 % de ce total sont réalisés entre Papeete et Moorea, où vivent bon nombre de personnes qui viennent travailler à Tahiti chaque jour. Le trafic est bien équilibré entre les deux îles « sœurs »: 838 648 dans un sens, 828 758 dans l’autre. La 2e destination/origine concerne les Îles sous le vent avec un total de 19 469 passagers dont 7 437 vers ou à destination de Raiatea (38 %), et 6 511 de Huahine (33 %). Si la Polynésie suit un long chemin vers l’autonomie politique, la sécurité de la navigation en dehors des eaux intérieures (les lagons) et la sécurité des navires de plus de 160 tjb et de tous les transporteurs de passagers, quelle que soit leur jauge, sont restées de compétence nationale.