Le trafic de maïs sur les quais de Bassens, opéré principalement par les sociétés In Vivo et SPBL, ne cesse de chuter depuis plusieurs années. Il peine à atteindre, pour cette dernière campagne, les 900 000 t. Plusieurs facteurs entrent en jeu: la réduction des arrosages conduisant à une baisse des surfaces cultivées dans le Sud-Ouest, une demande forte de l’Espagne privilégiant le transport routier, les fermetures des amidonneries en Angleterre et la création de l’usine de bioéthanol Abengoa dans le Béarn. « La parité euro/dollar a favorisé également des pays exportateurs comme le Brésil, pays concurrent dans le domaine du maïs », note Laurence Bouchardie, du GPMB. Parmi les destinations phares du maïs en partance de Bordeaux, on retrouve le Royaume-Uni, la Belgique, le Portugal, l’Irlande, les Pays-Bas et le Danemark.
Cette baisse structurelle du maïs, amorcée depuis plusieurs années, a cependant été compensée par une envolée des exports de blé, près de 400 000 t lors de la dernière campagne, soit deux fois plus qu’en 2005, le tout à destination du bassin méditerranéen: l’Égypte, l’Algérie et le Maroc. « On doit cette hausse, d’une part à une très bonne qualité des blés du Sud-Ouest, d’autre part à une volonté commerciale forte de promouvoir le blé, et enfin à un effet conjoncturel, la déficience de blé en Russie et en Ukraine », analyse Julien Bas, directeur de SPBL. « Le résultat, c’est que le port de Bordeaux est désormais identifié dans ce secteur et inscrit dans la chaîne des traders. »