Les événements se sont accélérés en Libye ces derniers jours. Six mois après le début de l’insurrection contre le colonel Kadhafi au pouvoir depuis 42 ans, les rebelles sont entrés dans Tripoli le 22 août au matin. Ils se seraient emparés du QG du colonel. Les insurgés libyens contrôleraient aussi une partie de l’Est du pays, à l’exception de Syrte où se seraient repliés des partisans de Kadhafi. Des combats feraient rage dans le désert au centre du pays, du côté de la ville de Sebha. La situation du pays demeure toutefois confuse. Le colonel Mouammar Kadhafi reste introuvable. Il s’est exprimé par un message sonore dans la nuit du 23 au 24 août en promettant de « se battre jusqu’à la mort ou la victoire de son camp ». De son côté, le Conseil national de transition (CNT), formé par les insurgés et désormais reconnu par 30 pays, a appelé à la prudence. « Il est prématuré d’affirmer que la bataille de Tripoli est terminée. Cela n’arrivera qu’une fois Mouammar Kadhafi et ses fils capturés », a déclaré Moustapha Abdeldjaïl, président du CNT. En ce qui concerne l’industrie pétrolière de la Libye, six mois de guerre civile ont plongé le secteur dans le chaos et les interrogations sur la rapidité de la reprise de la production et des exportations sont au coeur des préoccupations des analystes et des dirigeants des pays occidentaux. Ces derniers craignent l’instauration d’un désordre généralisé en Libye, qui pourrait largement contrarier le rétablissement de l’ordre et des exportations de pétrole. L’évaluation des dégâts sur les infrastructures pétrolières du pays est pour l’instant parcellaire et incertaine. La Libye compte six principaux terminaux pétroliers d’exportation. Les partisans de Kadhafi auraient quitté la ville de Ras Lanouf où le terminal pétrolier ne montrerait pas de dégâts majeurs apparents. Il n’y a pas d’information précise sur la situation des terminaux à Es Sider, Zouetina, Zaouiah, Marsa El Brega, ou Tobrouk. Selon un responsable de la compagnie pétrolière libyenne Arabian Gulf Oil Company (AGOCO), qui exploite des gisements sous contrôle des insurgés, « la production pourrait reprendre sous trois semaines ». D’après une enquête menée en juillet par Reuters auprès de 20 analystes de l’industrie pétrolière, « il faudra un an pour relancer la production libyenne à plus d’un million de barils par jour (Mbpj) et jusqu’à deux ans pour le pays retrouve son niveau d’avantguerre, soit 1,6 Mbpj. » En ce qui concerne les exportations par voie maritime, depuis le début des combats, le CNT, avec l’aide du Qatar, a réussi à exporter un peu d’or noir au moyen de deux tankers, l’un à destination des États-Unis, l’autre à l’Italie.
7 jours en mer
La production libyenne pourrait retrouver son niveau d’avant-guerre d’ici deux ans
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