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Peut-on croire réellement à la fin du pétrole? La question mérite d’être posée, et surtout de trouver des réponses parce que la peur d’un monde sans pétrole affole régulièrement les Bourses mondiales. Écrit autour d’entretiens sous forme de questions et de réponses, Le nouvel ordre du pétrole se lit comme un article de presse. Trois journalistes, Anne Gaudard, de La Tribune de Genève, Sébastien Ruche, de l’Agefi, et André-Valéry Bordes, directeur général d’Academy & Finance questionnent Paul Michael Wihbey. Ce conseiller stratégique de plusieurs gouvernements et d’entreprises en Amérique du Nord, président de Gwest (Global Water and Energy Strategy Team), donne une vision un peu provocatrice mais surtout différente de la relation entre le monde économique et le pétrole. Il revient sur les angoisses de ce début de siècle sur la fin du pétrole. Les réserves sont plus importantes que les chiffres dévoilés; non pas que les gouvernements ou les sociétés pétrolières minimisent leurs potentiels de production, mais plutôt par la production non conventionnelle du pétrole. Les sables bitumineux, le gaz de schiste et les ressources d’hydrocarbures exploitables dans le monde existent, à l’image du pétrole de l’Orénoque. L’environnement n’est pas oublié dans cet ouvrage et les questions liées aux conséquences d’une nouvelle production pétrolière sur l’état de la planète ne le sont pas non plus.

En outre, les journalistes interrogent sans relâche Paul-Michael Wihbey sur la situation de chaque pays producteur. Les pays du golfe Persique sont passés en revue, mais aussi ceux de l’Afrique de l’Ouest, Nigeria, Angola, Congo. Ces pays devraient se retrouver, dans les prochaines années, sur le devant de la scène. Le Venezuela et ses potentiels dans le delta de l’Orénoque, mais aussi le Canada et ses sables bitumineux du Seskatchewan, vont donner un nouvel équilibre au marché du pétrole dans les prochaines années. Produire du pétrole depuis de nouvelles sources signifie aussi des coûts de recherche et développement plus importants, et ce n’est qu’avec un prix du baril avec un niveau plancher que ces nouveaux gisements pourraient voir le jour. Alors, Paul-Michael Wihbey propose une solution pour ce nouvel ordre du pétrole: la mise en place d’une structure supranationale qui serait en charge des productions planchers pour éviter de voir les prix s’affoler comme ils l’ont fait en 2008 pour ensuite redescendre aussi vite. L’Opep n’est pas, selon lui, en mesure de pouvoir répondre en prenant en compte une perspective des économies internationales.

Les entretiens des journalistes avec le patron de Gwest datent du printemps 2008, soit quelques mois avant la crise. Pour essayer de coller avec la réalité du marché, les journalistes ont retrouvé Paul-Michael Wihbey à l’automne 2008 pour refaire le point sur la situation. S’il revient sur un certain nombre de perspectives qu’il a prévues, le patron de Gwest reste persuadé que sa vision du monde du pétrole ne changera pas beaucoup en raison des nouveaux paramètres du marché.

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