Le groupe danois DFDS et LD Armateurs ont présenté au Tribunal de commerce de Paris une « offre de reprise partielle des actifs et du personnel » le 26 juillet, date limite. DFDS et LDA constitueraient pour cela une coentreprise détenue en majorité par DFDS. Cette coentreprise opérerait « la totalité des routes actuelles de LD Lines, sous réserve de l’accord des autorités de la concurrence », indique Søren Brøndholt Nielsen, un dirigeant de DFDS. Mais, note Antoine Person, secrétaire général du groupe LD Armateurs, l’offre en est encore « aux préliminaires ». Il n’est pas certain que les routes subventionnées, Nantes Gijon, et Dieppe Newhaven, soient incluses dans la coentreprise. Selon Søren Brøndholt Nielsen, DFDS souhaite conserver la route Douvres Dunkerque, dont le mix clientèle est « différent, axé sur l’Europe du Nord et de l’Est ». Les deux acteurs indiquent ne « pas avoir de problème avec le pavillon français », et souhaiter reprendre la part de personnel compatible avec le volume d’offre à mettre en place.
Rien n’est dit sur ce volume. Serait-il proche du nouveau plan industriel (NPI) 2e mouture, en cours de mise en place par la direction de SeaFrance? « Notre offre repose sur notre analyse du marché », répond Antoine Person. « S’il se trouvait que la direction de SeaFrance aboutissait aux mêmes conclusions, ce serait sinon un hasard, du moins le résultat d’un diagnostic proche. »
Le syndicat majoritaire CFDT sort conforté des dernières élections au conseil de surveillance, avec trois sièges sur quatre au collège personnel d’exécution. La CFDT, représentée par Me Philippe Brun, demande le report de l’échéance du 26 juillet pour la présentation d’un plan de reprise, par une scoop mise en place à son initiative. Le TGI de Paris a condamné SeaFrance en référé le 23 juin à remettre ses comptes au cabinet d’expert Diagoris, mandaté par la CFDT pour élaborer une offre reposant sur quatre navires et 1 000 à 1 200 salariés. Ce que la compagnie a fait, tout récemment. Pour Didier Cappelle, secrétaire général du syndicat, la demande d’autorisation de recapitalisation n’était qu’un « simulacre préalable à la cession », dans les conditions finales du NPI 2. Les salariés veulent se prendre en mains.