Le bateau de croisière Boulgaria a coulé en trois minutes dans la Volga à 3 km de la rive la plus proche le 10 juillet. Le bilan du naufrage s’établit à 122 morts sur un total de 201 passagers et membres d’équipage. Le Boulgaria a été renfloué le 22 juillet et installé dans un dock flottant. « Nous n’avons aperçu de dommages visibles ni à l’extérieur ni à l’intérieur, notamment dans la salle des machines », ont annoncé les responsables de l’opération de renflouement. D’autres investigations ont montré que le bateau allait à pleine vitesse au moment de la catastrophe, et qu’il était surchargé. Le Boulgaria a été construit en 1955 en Tchécoslovaquie, sa dernière révision remonte à 1980. L’une des causes du naufrage pourrait être l’usure, ont indiqué les autorités judiciaires. Dès le 11 juillet, le service fédéral russe de surveillance des transports (Rostransnadzor) a lancé une inspection de tous les navires fluviaux de passagers. Ce sont les mêmes défauts qui apparaissent, note Rostransnadzor: absence de documents à bord sur l’état technique du bâtiment et de matériel de sauvetage, dépassement du nombre autorisé de passagers. Sur les 711 bateaux inspectés, 96 ont été arraisonnés. De son côté, l’Institut de la globalisation et des mouvements sociaux (IGSO) a assuré: « Le naufrage du Boulgaria est une mise en garde, car plus de 50 % des navires que comptait la Russie au début 2009 ont été construits avant 1979. Beaucoup d’entre eux sont totalement vétustes. » Pour l’IGSO, le drame du Boulgaria démontre le naufrage de la politique russe en matière de transports, tout comme celui du secteur de la construction navale en Russie. L’État a pris conscience de la situation. Le 4 mars, Vladimir Poutine, Premier ministre, a déclaré que le gouvernement allait prendre des mesures pour développer la construction navale, y compris fluviale. Il a aussi déclaré que « le pays ne peut exister sans le transport fluvial ». Un programme d’État du développement des transports jusqu’en 2030 a également été établi mais il doit encore être mis en œuvre.
7 jours en mer
Le « Boulgaria », symbole du mauvais état de la flotte fluviale russe
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