Entrée en application depuis moins d’un mois, et voilà déjà les premières critiques sur la réforme portuaire. Elles ne viennent pas forcément de l’opposition mais des élus du camp de la majorité présidentielle. Pire, le rapporteur de la réforme portuaire au Sénat en juin 2008, Charles Revet, vient s’indigner des résultats insuffisants de ce texte, « sans que cela ne vise aucune personne », rassure-t-il. Si le gouvernement ne peut même plus avoir un appui de ses amis politiques, où va-t-on? Soyons rassurés, la réforme de la réforme de Charles Revet ne vise pas l’organisation du travail sur les quais mais surtout les instances de gouvernance. Et voilà comment, à peine terminée, une réforme en appelle une autre en voulant donner plus de poids aux collectivités locales, aux représentants du monde économique et syndical. Des propositions qui ont un arrière-goût des conseils d’administration des Ports autonomes dans lesquels les décisions s’attardaient parfois derrière des discussions souvent stériles. La motivation de la réforme de 2008 de donner plus d’autonomie aux ports serait ratée. En fait, en écoutant Charles Revet et en reprenant les débats parlementaires, un doute vient tout naturellement à l’esprit: les dispositions de la gouvernance des nouveaux Grands ports maritimes auraient été prises au pas de charge sans écouter la concertation démocratique. Le gouvernement a osé, les parlementaires ont voté.
Édito
Réformer la réforme
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