« Au sein de l’Union européenne, la libre circulation des biens et des personnes apparaît largement acquise. Mais elle ne doit pas s’arrêter à nos frontières. Aussi, nous devons mettre en place les infrastructures indispensables à la circulation transfrontalière des biens et des personnes, mais aussi réduire la bureaucratie et les goulets d’étranglement. » Il existe déjà une coopération en matière de transport avec les régions voisines de l’Union européenne (UE). Le « plan d’action pour les transports dans le cadre de la politique européenne de voisinage », présenté le 7 juillet par Siim Kallas, commissaire chargé des Transports, et Stefan Füle, commissaire à l’Élargissement, veut toutefois aller plus loin. Il s’agit de renforcer les liaisons de transport avec les voisins orientaux et méridionaux de l’UE dont le poids économique prend de plus en plus d’importance. « Nos voisins de l’Est et du Sud représentent des marchés à ne pas ignorer », a souligné Siim Kallas. Ils comptent aujourd’hui plus de 200 millions d’habitants et devraient atteindre les 230 millions en 2030. L’Ukraine, la Moldavie, le Belarus et les autres pays du sud Caucase représentent 25 Md€ dans le compte des exportations de l’UE, selon le commissaire aux Transports. Les nations situées entre le Maroc et le Liban représentent, quant à elles, près de 10 % du commerce extérieur total de l’UE. Certains de ces pays permettent également au Vieux Continent d’être relié à l’Asie.
Des intérêts économiques
Il est donc nécessaire de mettre en place « des connexions plus fluides, plus sûres et plus fiables dans le domaine des transports » entre l’UE et ces pays afin de favoriser les liens économiques. Pour Stefan Füle, le nouveau plan d’action devrait d’ailleurs offrir « une intégration économique plus poussée à nos voisins de l’Est et du Sud ». Le plan d’action instaure une politique unique pour la coopération régionale dans le domaine des transports. Il propose une vingtaine de mesures qui devraient améliorer les liaisons entre les systèmes de transport de l’UE et ses voisins. Parmi les mesures figure « une connexion entre le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) et les infrastructures des voisins de l’UE au moyen de projets prioritaires dans le domaine des transports ». Un renforcement de l’efficacité des liaisons maritimes est aussi envisagé, avec l’objectif final de mettre en place « une zone ceinturée de libre circulation maritime couvrant l’Europe et les régions avoisinantes ». Ce qui revient à déployer les concepts de « Blue Belt » et d’autoroutes de la mer hors de l’UE. Le Conseil et le Parlement devraient se prononcer sur le plan à l’automne. Un Comité des transports du partenariat oriental devrait aussi être créé pour superviser la mise en œuvre des mesures.