Marseille-Fos: l’UMF dans la reconquête

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Hervé Balladur, président de l’UMF, a introduit le débat. « D’ores et déjà, des changements sont visibles dans l’organisation du travail et la maintenance grâce à la gestion directe et totale des entreprises sur leurs moyens. Il appartient aujourd’hui de promouvoir ces changements pour convaincre les clients, qui pour nombre d’entre eux ont trouvé des solutions logistiques via d’autres ports européens. »

Un double effort pour Marseille-Fos

Le premier plateau animé par Christian Paschetta (Unim), François Soulet de Brugières (UPF) et Jean-Claude Terrier (GPMM) s’est attaché à dresser l’historique d’une réforme « dont l’encre n’est pas encore sèche ». On retiendra du président de l’Union des ports de France ce jugement sur le conflit marseillais. « Médiatiquement, le port de Marseille est apparu comme le foyer de contestation. Or, il ne l’a pas été plus que les autres ports de France. Résultat, il doit aujourd’hui faire un double effort pour rassurer ses clients. »

La seconde table ronde a porté sur les changements dans l’organisation de la manutention à la suite de la réforme. Michel Peronnet (Fluxel), Georges Chapus (Seayard) et Philippe Borel (CMA CGM) se sont employés à se montrer probants. « Nous avons noté un accroissement de productivité de 20 % sur le traitement des navires depuis le début de l’année », a annonçé Philippe Borel. Georges Chapus, plus sobre qu’à l’habitude, a résumé le défi: « Si nous gagnons la moitié des chargeurs de notre hinterland, nous aurons remporté la première manche. » Enfin, Michel Peronnet a expliqué que la porte de Fluxel, la filiale vracs liquides, restait largement ouverte à de nouveaux actionnaires.

Pas de blabla, des chiffres

Le troisième et dernier débat a été le plus attendu puisque le point de vue des clients s’y est exprimé. Yves Venec (Ufip), Stephan Snijders (MSC France), Jaap van den Hoogen (ACCN), Franck Dedenis (Mærsk), Philippe Bonnevie (AUTF) et Véronique Dagan (STM) révèleraient-ils la date du retour des trafics perdus? Pour être ronde, la table n’a pas tourné. Philippe Bonnevie n’a pas caché les difficultés de la tâche. « Les chargeurs n’ont pas connu de répit depuis 2004. Allez vous revenir? C’est la question que l’on me pose. D’abord, certains sont restés. D’autres sont partis totalement et n’ont pas l’intention à court terme de revenir. » La décision appartient aux directions générales qui, devant les difficultés des ports français, ont décidé « de trouver des ports de sortie, un plan B de transport ». « Les convaincre de revenir demandera beaucoup de persuasions ». Pour cela, « il faudra des indicateurs, des chiffres et non pas du blabla », a souligné le président de l’AUTF en regrettant que l’idée d’un comité pour mesurer les effets économiques de la réforme ait été chaque fois repoussée par le ministère.

Un regret que partage Stephan Snijders qui propose « une charte de qualité » engageant l’ensemble de la place portuaire. Les armateurs (et pour cause) se sont montrés plus optimistes. Le représentant de MSC a rassuré sur la possibilité que cela aille « très vite ». « Je ne suis pas de ceux qui promettent des ponts là où il n’y a pas de rivière. Il faut faire comprendre au monde qu’une nouvelle période est arrivée. Fos 2XL prouve que nous avons toujours eu confiance dans le port de Marseille. »

Pour que l’espérance soit complète, il n’a plus manqué que les représentants des dockers. « Nous avions invité la CGT qui a montré un esprit très constructif lors de nos dernières rencontres, à se joindre à cette table ronde », a informé Hervé Balladur. « Ils ont demandé à réfléchir, ce qui était déjà un changement par rapport à la position de refus observée jusque-là. Finalement, ils n’ont pas souhaité. C’était encore trop tôt. » C’est un peu le sentiment qu’a partagé l’assistance en quittant les débats.

Une grosse opération de formation pour la navale à Brest

D’un côté, Pôle Emploi fait de gros efforts pour caser les personnes en mal de reconversion. De l’autre, la navale brestoise est confrontée à une pénurie de main-d’œuvre. Et au milieu, des chômeurs connaissent mal les métiers et les opportunités offertes par la construction et la réparation navale.

C’est cette équation qu’a voulu résoudre l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Mettant en place un partenariat très étroit entre Pôle Emploi et des entreprises telles que DCNS, Navtis et Sobec, l’UIMM a abouti à une importante action de recrutement-formation pour la navale brestoise. « Nous ne sommes plus à l’époque des prêts de main-d’œuvre à tout faire », explique René Talarmin, président de l’UIMM du Finistère. Déçus par ailleurs par la filière classique qui semble assez inadaptée aux besoins réels de la navale, les entreprises qui ont joué le jeu admettent avoir du mal à recruter. Elles sont à la recherche de personnels « plus âgés, plus mûrs et plus motivés ».

Les partenaires ont donc mis le paquet. « Cette formation conventionnée totalise 44 800 h et a nécessité un budget de 500 000 €, financés par Pôle Emploi », note Christian Petit, son chargé de mission. Elle a démarré par une information ciblée, via SMS, en direction de 1 200 personnes, s’est poursuivie par cinq séances d’information aux 130 candidats qui se sont présentés, et s’est achevée par la sélection de 65 d’entre eux qui ont alors suivi les formations qualifiantes assurées par les centres de formation de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) et de l’Association de formation professionnelle de l’industrie (Afpi). « Nous avons voulu mettre en adéquation les besoins très concrets de la navale brestoise et la motivation des candidats », poursuit Christian Petit. Une motivation que qu’ont dû d’ailleurs partager les entreprises puisque l’objectif était qu’elles embauchent les candidats à l’issue de leur formation.

Depuis le 27 juin, DCNS, Navtis et Sobec accueillent ainsi 15 tôliers-chaudronniers, 18 tuyauteurs, 10 soudeurs, 14 électriciens bord et 8 mécaniciens marine. « Pour compenser les départs en retraite, nous avons une dizaine de postes à pourvoir en CDI, illustre par exemple Frédéric Léon, directeur du chantier naval Sobec.

Alain Le Duff

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